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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 12:37

Bonjour et excellent début de semaine à tous. Nous entrons dans un nouvel arc d'INITIUm, et le début de quelques révélations entrent désormais en scène. Tandis que Demius et Relinka reprennent l'aventure là ou nous les avions laissés (après avoir vaincu Morphée grâce à la levée de la malédiction sur Bloody Mary), tandis qu'un acteur de l'histoire va enfin découvrir son nouveau destin, et les origines ancestrales d'un combat qui le dépasse... Des révélations et un peu d'aventure vous attendent, alors si vous n'avez pas encore lu l'histoire et que vous commençez par là, remontez donc au début... 

 

 

http://images.toocharger.com/img/graphiques/fonds_d_ecran/nature__paysages/divers/nuit_etoilee.37010.jpg 

 


Helphias ouvrit les yeux. Il avait la désagréable sensation d’avoir été alité depuis des jours, et c’était d’ailleurs l’explication la plus probable au violent engourdissement qui s’était emparé de lui depuis son réveil soudain. Il était dans une pièce vide et sans éclat, faiblement éclairée par une lumière murale. Les murs qui la formaient étaient, quand à eux, dénués de tout ornement, et aucune fenêtre ne semblait vouloir venir éclairer la situation dans laquelle il se trouvait. Son visage à moitié carbonisé le faisait atrocement souffrir, mais beaucoup moins qu’avant. Du moins présumait-il qu’il y avait eu un avant. En effet, il lui semblait alarmant de ne pas se souvenir de ce qu’il avait fait les dernières heures, ou la journée d’avant, ou même plusieurs semaines avant cet instant. Tout paraissait comme flou, mélangé. Un élan de rage percuta son esprit de plein fouet, mais il ne put laisser libre cours à sa colère : elle avait semble-t’il tout dévasté, puisqu’il ne restait plus rien dans quoi frapper. Qui était-il réellement ? Et pourquoi son visage le faisait-il tant souffrir ? Il entendit des pas de l’autre côté de la porte.

 

Apparemment, quelqu’un s’était décidé à lui rendre visite.  Il ne put dire pour quelle raison, mais il n’éprouva aucune méfiance à cet instant. Il avait même hâte de connaître l’identité de son mystérieux visiteur. Celui-ci ne tarda pas à se dévoiler. Ensemble noir, chaussures en cuir si brillantes qu’on les voyait refléter le plafond comme une route sur laquelle on repérait leur avancement dans la pièce. Des yeux d’une noirceur là encore peu commune, un nez passablement crochu, et un sourire qui sonnait faux, pour autant qu’il ressemble à un sourire. Il connaissait cet homme. Mais il ne savait absolument rien de lui. Celui-ci se posta devant lui, debout. Helphias, assis sur le lit et encore abasourdi par tous ces évènements, comme un bébé qui viendrait au monde, attendait un signe. Une parole.


- Nous attendions avec impatiente ton réveil. Apparemment, tes blessures vont un peu mieux. Cela tombe bien, nous n’avons aucunement le temps d’attendre une seconde de plus.

- Attendez… Où suis-je ? Qui êtes vous ? Qu’est ce que vous me voulez ?


L’homme parut un instant décontenancé, puis émit un petit rire intérieur qui agaça Helphias au plus haut point.


- Mon nom importe peu. Ce que je représente, et ce que tu pourrais faire pour moi a beaucoup plus d’importance. Si tu es si curieux, j’estime avoir droit de te donner quelques réponses. Je me nomme Raleigh. Je suis exactement comme toi.

- Que voulez vous dire ?

- Nous ne sommes pas vraiment humains. Nous leur ressemblons, bien évidemment, mais sans vraiment en être. Nous avons la même apparence, à peu de choses prêt. Et ces choses ne peuvent pas se voir. Nous sommes d’une race, d’une civilisation et d’une époque bien supérieure à celle-ci.

- Alors ça veut dire que je suis… différent ?

-          Heureusement pour toi que tu l’es. Heureusement pour nous tous. Nous sommes censés avoir disparu depuis des siècles. Les hommes sont bien naïfs. Lorsqu’un esprit se manifeste et qu’ils croient aux fantômes, nous sommes là. Lorsqu’ils font des cauchemars si violents qu’ils semblent réels, nous sommes encore là. Pas pour les exterminer, mais pour veiller sur eux. Nous les surveillons comme des cibles ennemies. Et nous nous préparons pour qu’un jour, toute l’étendue de notre puissance se déverse sur leurs pauvres visages apeurés. C’est ce pourquoi nous vivons. C’est ce pourquoi tu t’es battu tout ce temps. Tu es un guerrier, comme nous, je l’ai tout de suite vu dans ton regard, lors de cette nuit fatidique. Cette nuit ou le feu t’a pris la moitié de ton visage. Moi aussi, j’ai du faire des sacrifices. Tout a commencé par une guerre entre nous et le peuple des hommes. Des millénaires nous ont séparés d’eux, et nous avons du reconstruire notre civilisation. Certains d’entre nous ont survécu à cette nuit décisive pour l’ensemble de notre peuple. Mais les hommes sont à nouveau en train de nous consumer. Leur manière de ne rien respecter, la pollution de leur air nous atteint chaque jour un peu plus et rend malade notre santé déjà très fragile. Bien que nous soyons une grande nation, nous avons besoin d’une quantité d’air supérieure pour vivre. Voila la raison pour laquelle nous habitons dans un monde que les humains ne peuvent pas atteindre. Ils sont très peu à avoir percé cette règle fondamentale de notre survie. Aujourd’hui, ils sont maudits. Nous devons à tout prix éviter une autre incursion. Tu avais un ami autrefois. Il s’appelait Ethan, fils de Demius. Mais il a choisi la voie de la déraison, contrairement à toi qui nous a rejoint ici. Helphias, tu es quelqu’un de puissant, mais tu ne connais pas encore toute l’étendue de ta force.

- Qui sommes nous ? Ou plutôt… Que sommes nous ?

- Chaque chose en son temps. Nous ne pouvons nous étendre sur des palabres aujourd’hui, ils nous attendent.

- Qui ça ?

- Les membres du Conseil. Tu en faisais partie, il n’y a pas si longtemps. Ta mémoire est fragile, mais elle va revenir dès que tu apercevras ces grandes portes de pierre. Hâtes toi, dans une heure, nous partirons.


Helphias attendit que celui qui se prénommait Raleigh s’en aille, traverse à nouveau la pièce et ferme la porte. Lorsqu’il la rouvrit quelques secondes plus tard, celui-ci avait disparu. A la place, il y avait une autre pièce qui ressemblait à un salon. Calme, paisible. Un fauteuil en cuir trônait juste à côté d’une cheminée dont l’âtre brûlait encore d’un feu ardent. Tout autour, une table sur laquelle était posée une nappe fleurie. La lumière de la lune filtrait à travers une fenêtre à double battants : la nuit était donc bien avancée. Il s’assit instinctivement dans le fauteuil. Tout semblait comme irréel. Son regard se perdit dans la danse ardente des flammes. Puis ils remarquèrent que quelque chose n’avait pas encore totalement brûlé. Une couverture, qui résistait encore un peu. Il approcha sa main du feu. Il ne sentait plus aucune douleur.

 

Il la rapprocha encore jusqu'à avoir la main en plein cœur des flammes. Avec effroi, il s’aperçut qu’il n’éprouvait toujours rien. Alors pour chasser cette vision de sa main en train de se consumer sans qu’il en ressente aucun effet, il attrapa la couverture à moitié calcinée. Seul le haut du bouquin, et le titre étaient encore visibles. Evidemment, toutes les pages étaient brûlées. Mais cette simple entrée en matière était tout sauf une coïncidence. « Les civilisations disparues ». Helphias remit ce qui restait du livre au feu. Il ne pouvait attendre que le matin vienne. Il cacha son corps sous une toge d’un noir de jais, et une longue capuche parachevait de lui donner cet air sinistre. Il ouvrit une deuxième porte. Celle-ci donnait vers l’extérieur.

 

Une immensité de champs vides. Le vent soufflait à travers la plaine, faisant danser les brins d’herbe. Comme mué par un instinct sauvage, il courut vers elle. D’abord lentement, puis à en perdre haleine. Ses pieds ne touchèrent bientôt plus le sol, et se transformèrent en serres. Une ombre noire dont le vêtement flottait au vent dansait dans le ciel nocturne. Au fur et à mesure de sa montée, il semblait de plus en plus lointain. Au détour d’une étrange sensation, d’un bref craquement, il disparut.

 

Le portail de Stonehenge avait donc été rouvert.

 

*

 

Lentement, Demius avançait. Pas à pas, et il semblait que Relinka, aussi fortes que soient ses convictions, ne se pressait pas beaucoup plus. Elle se retenait depuis longtemps maintenant de lui poser des questions qui la taraudaient. Lorsque sa langue ne sût plus tenir en place, elle les posa enfin.


- Morphée est puissante, mais elle ne peut changer les convictions. Pourquoi ne pas lui avoir résisté ?

- Je lui ai résisté. Mais les souvenirs étaient trop forts. Tu es encore jeune. Un jour, peut être, lorsque la majorité de ton existence se sera déjà déroulée sous tes yeux, tu comprendras peut être qu’elle est souvent l’instrument de ta plus grande torture.

- Qu’a tu vu, là bas ? Pourquoi avoir sacrifié Mary ?

- Nous n’aurions pas pu la sauver autrement que par ce procédé. Mary était une anomalie. Quoi que nous aurions fait pour elle, tout se serait soldé par un échec. Nous ne pouvons guérir les anomalies par notre seule force. Elle a pénétré chez nous, à notre insu. Elle a vu notre monde, elle l’a pollué de ses idées noires. Bannie à jamais, tel aurait été son sort si nous ne nous étions pas servi d’elle pour détruire le charme de Morphée. La mort gagne toujours sur la vie, même si celle-ci s’est déjà déroulée. Nous avons achevé le cycle. Quand à te dire ce que j’ai vu en ces terres, je ne peux pas. Tu ne comprendrais pas, et de plus, mes souvenirs sont la seule chose qui m’appartienne enc…

 

Tous deux firent le silence, étonnés par la vision qu’ils avaient désormais sur les choses. Des corbeaux. Des milliers de corbeaux qui leur tournaient autour. Ils étaient dans un champ mort depuis longtemps. En face d’eux, au loin, ce qui ressemblait plus que jamais à un manoir. Décrépi, vieilli, usé. Les feuilles d’automne couraient dans le vent, et se mélangeaient aux ailes noirâtres des créatures qui piaillaient.


Tout s’était déroulé très vite. C’était comme tourner la pager d’un livre de contes, pour découvrir une nouvelle histoire. Lorsque les corbeaux fondirent sur eux tels une nuée sauvage et ténébreuse, ils surent qu’une nouvelle épreuve les attendait. Et qu’elle serait sans doute encore plus dure à affronter que la précédente.

 

Puis le noir recouvrit tout. Leur corps, leur esprit, leurs cris. Jusqu'à s’insinuer dans leurs yeux.

 

A suivre… 

 

http://4.bp.blogspot.com/_a3o7USF8hwA/StplhM5rbdI/AAAAAAAABrA/M959nce4u8U/s400/black+raven,girl,goth,dark,fantasy,gothic,woman-f1cfd46c7993d70fd76d650f4c6785ac_h.jpg

 

 


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