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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 18:21

C'est ainsi, tout est lié, d'une manière ou d'une autre. Dans ce nouveau morceau d'INITIUM, vous allez comprendre certains choix que j'ai fait auparavant et les liens qui unissent certains personnages qui sont plus étroits qu'il ne le paraissent. Une introduction à un nouveau voyage : celui de Samhain, qui sera bientôt compté au travers d'une légende comme l'a été Bloody Mary en son temps. Mary qui fait d'ailleurs son grand retour. Et Sahmain qui est aussi lié étroitement à un autre lieu décrit dans la première partie de ce texte : Stonehenge. Tout est lié, tout a un but. Mais chaque chose en son temps. En espérant que vous apprécierez, et en vous donnant rendez vous dimance pour la suite. 

 

http://www.wiccanwallpapers.com/wallpapers/samhain-wallpaper-1280-x-800.jpg

 

 

Demius se réveilla en sursaut de son inconfortable lit à baldaquin. La sueur qui perlait de son front lui donna des frissons. Le froid intense qui s’était emparé de la pièce lui transperçait même jusqu’aux vêtements. La fenêtre de la chambre était grande ouverte et les rideaux volaient au vent, tels des esprits en vagabondage, qui ne chercheraient le repos que par le mouvement, aidés par le bruissement et le souffle du vent glacial. C’est ce froid là qui incita Demius à se relever et à fermer ces battants, qu’il ne se rappelait pas avoir ouvert dans la soirée. Mais il semblait que si le froid avait peu à peu disparu, le sommeil de Morphée était parti avec lui.

 

Il restait donc couché, mais les yeux grands ouverts, pensant au mystérieux chemin qui les attendaient lui et Relinka, et à l’envie qu’il avait de le parcourir le plus vite possible. Elle ne lui avait rien révélé de plus, et chacun était allé dans sa propre chambre, celle qu’ils avaient loué à la taverne pour une nuit, après avoir abusé des pintes et des festins. Le tenancier, par peur ou peut être aussi par respect, leur avait offert des tonnes de nourriture sans l’inscrire sur une quelconque ardoise. Elle avait été tentée, enivrée qu’elle était, de se jeter sur lui et de l’embrasser fougueusement, mais elle ne l’a pas fait par peur des effroyables conséquences.

 

Quand à lui, il aurait eu honte d’embrasser celle qui aurait pu être sa fille. Le vin n’avait pas fait trop de dégâts, et ils s’étaient séparés au moment propice. On dit que la nuit porte conseil, mais tout ce qu’elle avait donné à Demius était une somme de tourments considérables. Il aurait voulu se confondre dans l’oubli, dans la tendre sérénade du passé et des bienfaits d’une jeunesse avide. Mais il savait que le démon de la mélancolie ne serait pas loin de le faire basculer et se morfondre. Et la tendresse était de mauvais augures, quand on connaissait la puissance du désir et de l’amour véritable qui lui n’en était qu’a son énième partie de manipulation, confondant les hérétiques et les croyants en une seule et même sarabande.

 

Le souffle d’une lente agonie se serait alors emparé de lui, ses yeux se seraient vidés de toute projection dans l’avenir, rien n’aurait plus compté que le déjà accompli, et le présent serait devenu comme un lointain écho, celui d’un temps ou tout aurait eu une meilleure saveur qu’actuellement. Ou les pommiers auraient eu une chair plus ferme et un fruit plus juteux. Ou les couleurs de l’automne auraient été plus flamboyantes que celles, ternes, des arbres morts du sentier d’en face. Ou la pluie aurait été plus chaude et tendre que la colère qui s’emparait parfois des divins qui crachaient tous leur venin sur une terre meuble et en souffrance. Perdu dans ce temps que lui seul aurait pu à tout jamais chérir, il n’avait même pas conscience du temps qui s’était écoulé depuis son bannissement, et ne comptait guerre sur la jeune fille pour l’aider dans son questionnement.

 

Elle paraissait amicale, mais il savait pourtant qu’elle pourrait se montrer glaciale et sans pitié dès que l’occasion s’en présenterait. Elle avait le caractère de son père, il l’avait découvert à la minute ou il l’avait entendu parler pour la première fois sans émettre des borborygmes incompréhensibles. Elle avait été le déclencheur d’une sombre colère dans les yeux d’Aerendel, et leur amitié qui avait autrefois été sans faille s’en était vue bouleversée. Les rides s’étaient superposées sur les années de bien, et le cœur d’Aerendel était devenu plus noir et plus désabusé que jamais. Sans doute était-ce cette désillusion qui lui avait fait prendre cette décision emplie d’une injustice flagrante : celle de laisser sa fille aux mains de la nature et d’elle-même.

 

Pourtant, il pouvait aussi se montrer d’une bonté rassurante et d’un naturel très joyeux, les jours ou ses démons ne surpassaient pas sa pensée. Il avait la nature des grands sages, impartial et dont on ne discute pas le jugement ni les actes. Cette stature, qui lui donnait un air majestueux, ses larges épaules dominant la plupart des membres du conseil. Sa grandeur réelle ne reflétait rien d’autre que celle de son esprit, et Demius était attristé de voir comme les usures d’un présent moribond avaient changé cet être de lumière en un individu torturé par des cauchemars incessants et des pensées plus sombres encore que les cernes de ses yeux fatigués et sans envie.

Mais Demius, alors que tous ces souvenirs passaient un par un dans sa tête et dans un ordre aisément discutable, fut interrompu dans ses pensées par des coups frappés à sa porte. D’abord maigres, puis de plus en plus insistants. Une sorte de déclic le fit se lever à nouveau. Il enfila son somptueux habit, et ouvrit pour découvrir que sur le pas de sa porte se trouvait une Relinka métamorphosée. Sur sa figure, des marques rouges, comme un rituel dont on ne connaissait rien.


 -          Savez vous quelle heure il est ? Savez-vous quel jour nous sommes ?

 -          Je n’en ai aucune idée. Mais pourquoi débarquer dans ma chambre en plein milieu de la nuit, peinturlurée comme vous l’êtes ? Nous avions bien instauré une règle : chacun son quartier.

 -          Vous ne comprendrez donc jamais que tout ce que je fais, je le fais par nécessité ? Il est très exactement 23 heures 57. Et c’est notre seul moyen de sortir d’ici que je vous propose. Nous n’aurons pas à voyager jusqu’au prochain portail. Il existe un passage que seul mon père et moi connaissons.

 -          De quoi parlez-vous ? Soyez plus claire, je ne comprends absolument rien à votre charabia. Vous devriez vous détendre et recommencer.

 -          Mais nous n’avons pas le temps. L’heure va bientôt sonner, et nous devons être devant un miroir. Je sais ou il y en a un. J’ai vu une suite de luxe qui n’était pas occupée au second étage. Suivez-moi.


Sans en attendre plus de la part de la jeune fille, Demius suivit son pas, encore intrigué par sa mystérieuse visite nocturne. Il se disait que l’ivresse ne s’était peut être pas encore dissipée, ou que son somnambulisme était peut être plus grave qu’elle ne le pensait. Il essayait désespérément de se souvenir de la date du jour mais rien au monde ne lui paraissait plus lointain que cette somme de lettres et de chiffres temporels. Ils pénétrèrent, sans émettre aucun son, dans la chambre vide. La pénombre leur donnait un sentiment d’insécurité, mais il fut comme chassé par cette vision.

 

Un gigantesque miroir tournant se tenait là, devant eux, et reflétait leur personne de manière froide et désintéressée. Demius fut surpris. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas regardé dans un de ces reflets de vérité : il détestait vieillir et voir toutes ces rides de soucis sur son front ne le rassurait guerre quand aux éventuelles années à venir. Et d’un autre côté, il regardait cette gamine qui disait être plus âgée qu’elle ne le paraissait. Il voyait, sous les traits et les apparats, cette fausse innocence qui le laissais pantois : celle d’une enfant encore faible et qui ne connaissait rien du monde dans lequel elle vivait.


-          « Vas-tu enfin m’expliquer ce que représente tout ce grabuge ? » chuchota Demius à voix basse pour ne pas qu’un éventuel client constate qu’ils étaient dans une chambre ou ils ne devaient pas être.

 -          Alors tu ne vois vraiment pas ? Nous sommes le 31 Octobre ! Que fête-t-on traditionnellement le 31 octobre ? Quelle fête païenne aux origines celtiques vient chaque année semer le trouble au sein du monde des vivants ?

 -          Halloween. Voyons, tu ne crois pas à toutes ces sornettes de Jack O’ Lantern !

 -          Non ! Halloween est la version américaine de cet événement. Les hommes ont voulu lui donner une consonance plus moderne et moins effrayante. Remonte plus loin. Bien souvent, les origines reflètent non pas le passé mais l’avenir. Regarde de plus près. Que vois-tu ?

 -          Je nous vois en train de perdre notre temps devant un miroir sans teint dans une chambre vide.

 -          Demius ! Te souviens-tu d’une légende avec un miroir ? Transposée de manière plus actuelle par de talentueux auteurs ? Elle est toujours dans ce miroir. Elle attend que quelqu’un lui vienne en aide. Mais elle attendra toute son existence, puisque rien ne viendra jamais apaiser ses tourments.

 -          Tu parles de…

 -          Mary la sanglante. Nous sommes le soir de Samhain ! Le soir ou la porte entre le monde des vivants et celui des morts est censé s’ouvrir, et libérer ces derniers dans une relation de respect et d’honneur. Regardes au dehors, que vois-tu de différent par rapport aux autres nuits ? N’as-tu pas constaté des phénomènes étranges ou sortants de l’ordinaire ?


Demius se tut. En silence et avec des yeux attentifs et curieux, il observa. La lune au dehors semblait lui sourire, un sourire diabolique et aussi tranchant qu’une faucille sous la luzerne. D’une blancheur anormale, elle semblait les regarder d’un œil vif et puissant, sans cesse surveillant le monde d’en bas de son éclatante lumière ténébreuse. L’arbre mort de l’allée d’en bas, au milieu de tous les autres platanes, projetait son ombre à travers les murs de la chambre. Il semblait s’être transformé en main, craquelée, crochue, cruelle. On aurait dit la main d’un défunt sortant de l’enfer pour venir les prendre en s’amusant un peu.

 

Il vit à travers le miroir, sur le lit derrière eux, une poupée en forme de clown qui semblait les dévisager, l’ombre jouant avec son corps poupon comme les reflets d’une lumière artificielle dans les vaguelettes d’une mer calme et prédatrice. On entendait le vent siffler à travers les battants de la maigre fenêtre, et les volets grinçants de manière régulière ne faisaient qu’amplifier ce sentiment d’insécurité. Et puis il y avait le froid. Il était saisissant, plus saisissant encore que l’appréhension, qui s’était transformée en terreur. 

 

 

A Suivre

 

R.B, 

Le 17/10/2011

http://cache2.allpostersimages.com/p/LRG/18/1889/FJF9D00Z/posters/frances-victoria-ghost.jpg

 


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commentaires

D
<br /> <br /> J'arrive plus suivre moi mdr!!! Bon j'ai envoyé les invitations lol!!!<br /> <br /> <br /> Bon aujourd’hui j’ai plein de cho­ses à te racon­ter!!!<br /> D’abord as-tu une belle-mère???(c'est peut-être un peu tôt pour toi, mais la vidéo en vaut le détour lol) Sinon je peux te par­ler de la mienne hihi!!!<br /> As-tu envie de rigo­ler aujourd’hui??? Alors je t’emmène chez Nanha (http://nanha.canal­blog.com/archi­ves… )<br /> Aimes-tu les des­sins cari­ca­tu­ra­les (aux) alors je t’emmène chez CRBR (chez les Nuls)<br /> Voilà t’as de quoi t’occu­per hihi!!<br /> <br /> <br /> Bisous et à bientôt<br /> <br /> <br /> Domi.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Merci j'y vais de ce pas. INITIUM est désormais fixe : c'est tous les dimanches et tous les lundis (deux fois par semaine donc). Voilaaa ! ^^<br /> <br /> <br /> Bonne journée à toi<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> à suivre oui mais dans quelle direction<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> C'est là tout le pouvoir de l'auteur en lui même, non ? ¨¨<br /> <br /> <br /> Merci de ton passage et de ton commentaire<br /> <br /> <br /> <br />

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