Portrait pour traits

Il est beau, il est fort, il est franc. Je parle bien sûr de l'électeur, pas du candidat. Non, non, ça y'a longtemps que leurs promesses ont les a démasquées, et que leur sérénade sont devenues des tubes commerciaux. Quand on sort de cinq années comme on vient de les faire, minés par les affaires en tous genres, les magouilles politiques, les financements occultes, les vieilles, les yauts et les rolex', on ne peut pas dire que le ton soit optimiste. Ca fait des mois qu'on subit leurs petites phrases, leurs réponses, leurs coups de gueule envers une opposition qui est si virulente qu'elle finit par se diluer dans les propos et les annonces choc.

Pour une campagne qui s'est affichée partout, qui a enflamé les repas du dimanche, qui a lutté à coup de followers et de pages Facebook en vue de devenir une élection 2.0, on ne peut pas dire que les rebondissements se soient bousculés au portillon. Pourtant, à trois jours du premier tour, restent les promesses, les meetings et les échanges. Restent les opinions et les bulletins de votes qui attendent sagement d'être remplis. Entre une France "forte", une gauche "caramel", une extrème droite "bleue marine", un centre "orange et invisible", un gourou de secte, l'ombre de Laguillier, une vieille allemande ridée, un gars qu'on a envie de lui faire des bisous mais pas de voter pour lui, un vieux de la vieille et une "mémé Lanchon" révolutionnaire, il nous faudra choisir. Et cette fois, les jeunes, vos votes auront plus d'impacts que les SMS que vous envoyez à longueur de temps pour garder les candidats de la Star Academy !

"Portrait pour traits", c'est 10 Candidats tronchés, pris dans leurs dernières faiblesses, tournés en dérision eux et leur campagne. Ca commence maintenant (j'ai l'impression de faire du Morandini, moi ! 

      Photo de MP

Un président qui regrette, qui a fait des erreurs, qui est sur la voix du repentir. On croirait presque entendre un assassin se confesser dans une église, dites donc !

On place bien gentiment ses pions, on carbure avec du Guéant à longueur de temps parce qu'on sait que ça va faire polémique et faire loucher les électeurs d'un certain parti bien connu des nationalistes.

On se sert bien gentiment d'une affaire Merah pour revenir sur le bilan de la sécurité, tandis qu'il n'est plus question de sortir les karchers et de nettoyer les cités mais d'être l'antivirus des délinquants radicaux et terroristes du net.

On se retrousse un petit peu les manches, on y va de quelques petites attaques parce qu'après tout, il faut bien répondre.

Et on regarde vers l'avenir, avec en fond une mer qui ne contient aucun yaut, aucun bateau de croisière et aucun luxe : tout est simple, tout est dépouillé, comme les caisses de l'Etat et le compte en banque de la vieille Bettencourt, avec pour seul alibi un "Parce que je le vaux bien".

On fait des débats télévisés avec 14 Français pris "au pif" qui sont bien obligés de marcher puisque c'est Ferrari qui lèche les pieds et eux qui les essuient.

Et on ouvre les bras. Ca c'est important, d'ouvrir les bras. Histoire de montrer qu'on est prêt à acceuillir les Français, brosser les électeurs de Le Pen dès le premier tour pour engranger quelques voix, quand on voit les petites mains des étudiants esclaves qui bossent au CSA plaider en notre défaveur.

On fait venir les mousquetaires de l'UMP, une belle grande famille qui ont tellement retourné leur veste qu'elle est trouée aux encoignures.

Je demande pardon, je ferais mieux la prochaine fois, et tout ça et tout ça. On dirait un gosse qui cherche des excuses en ramenant son bulletin aux parents ! Sarkozy, c'est le Titeuf de la politique : amoureux de sa Nadia (Carlita), vacillant entre Manu (Copé) et Hugo (Bertrand);

Ah, tout de même, quelle vie on mène quand on est président ! 

Phrase clé : "En 2012 on change tout, sauf les shoes"

R.B

Le 18/04/2012