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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 14:54

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Aujourd’hui, je suis cette feuille indécise guidée par cette fine brise matinale.

Je cours dans l’air comme un éternel éphémère, insaisissable et plus agile qu’un oiseau qui s’éloigne du froid de ces longs hivers pour ne revenir que lorsque les fleurs auront éclos.

De ces fleurs je partage les pétales que je rencontre parfois au gré de deux bourrasques changeantes qui se mêlent, de courants contradictoires ou la chaleur et la froideur de l’air se mélangent dans une immense osmose pour former l’air de ce ciel si grand dans lequel j’évolue sans cesse en mouvement.

Je ne suis mû d’aucun passé, d’aucune conscience matérielle des choses, je n’ai donc à éprouver aucun regret du temps jadis puisque je ne suis ni plus ni moins que la personnification de l’instant, même en étant personne.

Je ne finis jamais ma course comme je l’entends, je n’ai pas de destination propre, seul les vents lunatiques me guident, et je côtoie souvent la Lune pour en cacher une partie les nuits de solitude ou je suis encore en train de tournoyer au dessus du sol, dans le ciel d’encre.

Par une glaciale matinée de novembre, je m’assèche, plus aucune eau ne me nourrit, je perds ma vitalité, mon vert si intensément profond.

Je meurs alors séparé de l’arbre puissant et colossal qui m’a un jour enfanté, moi et mes millions de frères et sœurs, par lesquels nous avons donné de magnifiques fruits juteux et délicieux que vous vous empressez de manger chaque fois que les saisons accomplissent un cycle complet.

Je ne finirais sûrement pas dans un de vos herbiers, ou comme marque page d’un de vos livres favoris.

Mais d’autres que moi vivront et partageront cette sensation de liberté, vivant de l’air et de l’eau pure et naturelle, sans aucun port d’attache comme chacun d’entre vous rêve d’être.

Toujours égale à moi-même, je suis l’une des créatures les plus libres en ce monde, et je sais qu’au fond vous m’enviez.

Je suis proche de la feuille sur laquelle vous écrivez vos sentiments, vos rancœurs les plus profondes, vos secrets inavouables et sans doute inavoués.

Je fais partie de ce cercle, de cette ronde à jamais inachevée que constitue l’existence et par tous les aspects que je symbolise, j’en forme peu à peu l’essence et la condition. 

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 20:19

Nouvelle rubrique aujourd'hui qui va peut-être devenir récurrente, en fonction de vos ressentis... J'ai tenté de faire passer des émotions en me transformant en un objet, une chose, matérielle ou non, qui évoque des choses poour moi. Cela me permet de laisser voguer mon imagination vers d'autres contrées plus lointaines... Aujourd'hui, je suis cela. Mais demain, que serais-je ? 

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Aujourd'hui, je suis les souvenirs de votre enfance. Cette innocence à jamais disparue dans les méandres des découvertes et des déceptions de l'âge de raison, qui vous reviennent quelquefois en mémoire et font resurgir en vous la liesse des jours insouciants et les blessures profondes qui vous paraissaient alors anodines.

Je suis l'odeur de la pâte à tartiner qui flotte dans l'air, je suis les longues promenades d'été, les chutes à vélos et les fous rires enfantins résonnant dans l'air comme la complainte d'une époque à jamais révolue.

Je suis les histoires que vous racontait vos mamans avant de vous endormir, je suis la chaleur intense et rassurante des bras qui vous consolaient quand vous pleuriez.

Je suis les doigts experts qui pensaient vos plaies chaque fois que vous braviez les interdits.

Je suis tout ce qui a un jour aidé à constituer ce qui est en chacun de vous, la candeur de votre visage pas encore tout à fait construit, la chaleur de vos mains qui ne demandaient qu'a toucher toutes les choses merveilleuses que vous découvriez jour après jour, la joie de votre bouche formant des mots et arrivant à déchiffrer ceux des livres de votre enfance à voix haute.

Je suis cette sortie avec vos parents heureux sous ce soleil radieux, qui vous disait que votre sourire l'était encore plus.

Je suis aussi ce tremplin qui vous a aidé à vous envoler de vos propres ailes, à jamais perdu dans un océan de connaissances au sein de ce monde toujours agité, jamais en repos.

Je suis ces tobbogans, ces balançoires du parc d'a côté qui n'attendait alors que votre contact pour pouvoir enfin accomplir le but de leur existence, et voir à nouveau cette merveilleuse liesse transparaître sous ce nez aquilin. 


Et comme toutes les bonnes choses, j'ai une fin. Du moins cette fin n'est elle que physique, car comme les merveilleuses histoires de vos livres de conte, je suis et resterai pour toujours dans vos mémoires. Et si j'existe bel et bien, sachez que ma plus grande force est aussi votre plus grande faiblesse : je suis immortel.

 

R.B, 

Le 09/06/2011

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 16:26

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La route paraît toujours aussi longue pour se rendre du Minessota jusqu'à l’Ohio. Les bandes blanches défilent toujours, tels les minuscules cailloux qu’un petit poucet aurait laissés par là pour retrouver son chemin. Le noir englobe le monde, et toute trace de lumière hormis celle artificielle des phares de la Buick a totalement disparu maintenant. La musique que diffuse l’autoradio est assez insipide, de la vieille country qui n’aurait peut être même jamais mérité d’être enregistrée. Ca s’appelait « Oh Real World » de Jesse Adams. La lune était presque pleine, le froid saisissant l’ayant sûrement dissuadé de se mettre totalement à nu. Il était saisissant, glaçant. Pourtant, cela n’empêchait en rien Peter d’ouvrir partiellement la fenêtre du côté conducteur pour laisser échapper la mince fumée toxique de sa cigarette. Encore une addiction qu’il prétendait n’avoir que de temps en temps. Mais comme chaque vice, on y prend goût. Son second vice était assis sur le côté passager en train de regarder la route, le nez collé à sa fenêtre. Elle avait l’air de faire méchamment la gueule, et Peter savait pourquoi. C’était sans doute la manière dont il s’était conduit chez ses parents, insistant pour inaugurer le lit de la chambre d’ami de leur présence, et ce à plusieurs reprises plus ou moins ouvertement. Il continuait à respirer des bouffées de cigarette, et sa seule respiration apaisée par la nicotine rompait le silence étouffant de cette froide nuit d’hiver. La route semblait calme, aucun bouchon à l’horizon, ils seraient peut être rentrés plus tôt que prévu. Ce week end avait été plutôt agréable, mais la simple idée que la chaleur de son propre foyer l’attendait le poussait à appuyer toujours un peu plus sur l’accélérateur. Lorsqu’il sentit que sa vitesse de croisière était atteinte, il se décida à changer de vitesse en ce qui concernait sa conversation.

Allez, Judith, ne me dis pas que tu vas faire la tronche comme ça pendant tout le trajet ! Si j’ai pas le droit d’avoir envie de toi, tu n’as qu’à le dire tout simplement !

Tu n’es qu’un abruti ! Tu sais très bien que mes parents sont différents de nous, ils sont restés très puritains ! Ils vont encore à l’église tous les dimanches !

Ouais, et ils t’ont conçu par la grâce du saint esprit !

Judith se mit à rire, ce qui renforça l’idée que Peter avait encore une fois tapé juste. Peter et Judith Morsons avait toujours été unis, dans tout ce qu’ils avaient tentés de faire ensembles. Leur histoire était belle. Deux écorchés vifs encore adolescents qui s’étaient connus dans leur dernière année de lycée. Il avait aimé son charme et sa candeur, elle avait apprécié sa verve et son sens de l’humour, même s’il était parfois profondément malsain. Au fond, elle trouvait ça drôle, elle aussi. Peter n’avait  jamais eu de vrais parents, du moins pas à partir de l’âge de 7 ans.

Ils étaient allés faire une balade ce jour là, dans les montagnes brumeuses d’un matin d’automne. Ils avaient pensé à tout : le pique-nique, les couvertures et les bouquins pour se reposer un peu après avoir bien dégusté leur festin. En rentrant chez eux, son père avait eu un brusque coup de volant et il avait tenté de s’extraire de l’accident qui était en train de se dérouler sur la route juste devant eux. Sans succès. Ils avaient fondu en piqué dans le fossé, et la voiture s’était retournée. Sa mère, alors qu’elle se retournait en détachant sa ceinture pour attraper sa veste sur la planche arrière, avait été la première à sentir l’effroyable douleur de ses côtes qui s’étaient brisées. Son père n’avait rien senti, il était mort sur le coup. Miraculeusement, le petit Peter, tranquillement assis sur le siège arrière en train de regarder le paysage qui défilait sous ses yeux, était quasiment indemne. Les victimes de l’autre accident avaient réussi à appeler les secours et il avait pu être sauvé à temps, la voiture commençant à brûler et l’étouffante fumée à envahir ses poumons. Il en avait gardé un effroyable souvenir, et une infime cicatrice sur le front.

Judith, elle, avait eu une enfance dorée. Elle avait simplement eu des déboires amoureux et des types qui l’avaient laissé tomber comme une vieille chaussette après qu’elle leur ait donné ce qu’ils attendaient d’elle. Mais Peter était différent, elle l’avait tout de suite vu. Et encore après  8 ans de mariage on ne peut plus heureux, elle en était toujours persuadée.

Mais un seul instant peut changer une vie, même une vie parfaite. Ils avaient tout vérifié. L’essence était pleine, de même que le réservoir d’huile, les bougies, les feux. Les roues, on y pense moins. La première éclata en un bruit sourd et métallique. Ils se sentirent dévier vers la droite. Mais la seconde suivante, le temps s’était arrêté. Peter n’avait pas pu s’empêcher de verser une larme sincère sur sa joue encore intacte. Ils étaient là, sur le siège passager. Ses parents. Ils le regardaient d’un air innocent, souriant peut être à l’idée que l’attente n’allait plus être longue avant qu’il ne les rejoigne. Ils étaient magnifiés par une lumière qui sortait de nulle part. Elle venait percer la pénombre d’une puissance quasi-divine, et même les yeux de Peter en venaient à être éblouis. Jusqu'à ce qu’ils lui hurlent dessus et que leurs chairs se putréfient en un éclair, le sang et la peau suintant et laissant place à deux cadavres morts depuis bien trop longtemps. C’est à ce moment là que Peter mourut. Pas du choc de l’accident qui vint bien plus tard, mais d’un intense chagrin de savoir que plus rien ne serait jamais comme il l’aurait toujours souhaité. Judith, elle, sentit toute la force du tonneau qu’effectua la voiture, et celle de ses membres déchirés. Pourtant, alors qu’elle agonisait, elle se sentait forte. Forte de tout ce qu’elle avait traversé, et elle se disait que ça ne constituerait bien qu’une étape de plus. Vers quel ailleurs, elle l’ignorait, mais elle était prête à l’accueillir.

Il se réveilla. La première des choses dont il se rendit compte, c’était qu’il avait soif. Une soif intense, qui lui donnait même mal à la gorge. Il souleva sa couette chaude. La nuit était d’encre, aucun signe de vie à l’horizon. Le quartier avait l’habitude d’être tranquille. Il alla se chercher un verre d’eau à la salle de bain, puis revint se coucher, la peur du noir le tiraillant encore. Il remarqua ensuite, une fois sous la couette, ce silence bien trop étrange. Décidemment, il manquait bel et bien quelque chose. Un bruit caractéristique, qui finissait même par devenir habituel et faire partie de l’atmosphère. Dehors, la branche du vieil arbre tapait encore contre la fenêtre. Mais l’arbre n’avait rien à voir là dedans. Du haut de ses 5 ans, le petit Josh retournait dans sa tête toutes les possibilités qui faisaient que cette nuit n’était pas normale. Puis il n’eut plus à se poser de question.

Le petit réveil qu’il y avait posé sur sa table de chevet, tout comme le cœur de ses parents, venait

 de s’arrêter. 

 

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R.B le 05/06/2011

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 11:36

http://www.ps3blog.net/wp-content/uploads/E3-logo.png

L'E3 ouvre ses portes seulement mardi et déjà, les plus folles rumeurs d'annonces courent sur la toile. Certaines annonces sont très attendues (comme la date de sortie de The Last Guardian, par exemple), et les hypothèses demeurent encore infondées. Konami a tout fait avant tout le monde (pas forcément mieux pour autant). Ainsi, nous a été présenté un nouveau "Metal Gear Solid" sur NGP (la prochaine console portable de Sony qui sera abordée lors de sa conférence et dont nous reparlerons) ainsi qu'une conpilation de 3 titres sur consoles HD : on parle de MGS 2, 3 et Peace Walker (opus sorti exclusivement sur PSP). Zone of the Enders, série culte d'Hideo Kojima devait être présent. On s'attendait à l'annonce chic et choc d'un troisième opus après 2 volets légendaires. Ce sont ces deux opus là quyi ont été remasterisés et qui vont également sortir en compil HD. Ceux qui voulaient des compils ne seront pas déçus. Pour les autres... Une autre compil a également été annoncée : les cultes Silent Hill 2 et 3 réunis dans un même boitier. Voila pour les plus grosses annonces, qu'on espère bien plus fournies en nouveautés en ce qui concerne les autres développeurs (Ubisoft ou Electronic Arts devrait montrer du lourd). 

http://obsoletegamer.com/wp-content/uploads/2010/10/KONAMI_LOGO_.jpg

Par contre, côté bande annonce, le salon n'a même pas commencé qu'elles fusent déjà, dont certaines d'une beauté à couper le souffle. Je ne peux résister à vous les faires partager et à livrer mes premières impressions. 

 

 

Prototype n'a jamais été réputée comme une licence qui faisait dans la finesse. Dans le premier opus, on incarnait Alex Mercer, qui se découvrait être le porteur d'un virus qui le rendait mutant et lui attribuait des pouvoirs. Dans Prototype 2, on incarne James Heller, son pire ennemi. Pourant, el programme semble le même : du gros défouraillage et un défouloir immense, le tout beaucoup moins fin et calibré qu'un Infamous 2, par exemple. On nous l'avait promis plus beau : espérons que les développeurs peaufinent leur bébé dans les temps pour nous le servir bien grillé, et que la sauce prenne. En attendant, première impression mitigée : c'est barré, c'est boulimique, mais c'est aussi brouillon. 

 

 

Alice Madness Returns va bientôt débarquer dans toutes les bonnes crèmeries. Suite du célèbre "American Mc Gee's Alice", ce jeu réinterprète dans une version beaucoup plus sombre et malsaine l'oeuvre de Lewis Caroll. On y retrouve donc un style et une structure artistique tout bonnement époustouflante, et des phases de jeu qui ont l'air tout aussi délirante. Le cachet artistique est là, il est même quasiment palpable, et c'est ce qui constituent un des principaux atouts de cette jolie bande annonce. 

 

 

Considéré comme l'un des meilleurs jeux nouvelles génération mais aussi comme la meilleure adaptation de licence de super-héros à ce jour, Batman Arkham Asylum avait secoué son petit monde en 2009 par le grand respect qu'il avait accordé à l'oeuvre originale. mélange d'infiltration très fine et de combat extrèmement intuitif, il avait su créer le buzz. 2 ans plus tard, les développeurs de Rocksteady sont de retour, apparemment plus décidés que jamais à proposer une expérience unique dans le monde de Bob Kane. La ville de Gotham City entièrement modélisée, plus de méchants, une histoire et une atmosphère encore plus travaillées. Et surtout, comme il est visible dans ce trailer, nous avons la possibilité de jouer un autre personnage emblématique dans le solo du jeu : Catwoman ! Proposant un gameplay sensiblement différent et des coups variés, ce personnage promet en tout cas de très bon moments. Décidément, ce Batman là risque fort de surpasser son prédécesseur. C'est là tout le mal qu'on lui souhaite...

 

Prey premier du nom avait su se faire attendre (10 ans de développement chaotique) mais avait au final constitué une assez bonne surprise. Le 2 se prépare pourtant à frapper un grand coup dans la fourmilière, comme on peut aisément le voir dans ce trailer très efficace. On en saura certainement plus dans les prochains jours, mais ça s'annonce pas mal du tout pour cette suite... 

 

Mélange très réussi entre un Zelda, un Devil May Cry et un God Of War, Darsiders faisait partie des licences très prometteuses. Dotée d'un style graphique magnifique (par un célèbre dessinateur de bande dessinée américain), d'un gameplay au poil et d'une durée de vie conséquente, on attendait au vu de la fin, une suite digne de ce nom. Les développeurs semblent s'y être attelés avec sérieux, au vu de cette courte bande annonce très prometteuse. On nous dévoile Death, le nouveau héros de ce deuxième opus, qui remplace un War apparemment laissé de côté... Ca promet un bon défouloir ! 

 

 

Enfin, on termine ce premier florilège de vidéos avec la plus belle bande annonce montrée jusqu'a ce jour : le retour tant attendu de Tomb Raider dans ce qui s'annonce déjà comme un très grand jeu. Peu d'infos pour le moment, si ce n'est une sublime direction artistique, une Lara plus sexy que jamais et une intrigue encore très mystérieuse. Mais le thème du trailer est envoutant, et nous pousse à découvrir les origines de cette légende du jeu vidéo. 

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Enfin, pour ceux qui voudraient pousser une expérience au delà du jeu vidéo, je vais parler assez synthétiquement d'un très bon livre, choix des lecteurs 2011. Vous connaissez tous le jeu L.A Noire, l'un des jeux phares de cette année. Tom Epperson en a restitué l'ambiance et l'aspect sombre dans son bouquin L.A Noir. Rien à voir avec le jeu au niveau de l'intrigue, il s'agit juste ici de retrouver l'atmosphère si particulière du jeu (lui même inspiré de films noirs de l'époque) à travers une histoire très bien ficelée et haletante, qui ne vous laissera aucun moment de réit. Divisé en trois parties, le livre D'Epperson est écrit avec style et sait distiller le suspense et les révélaions au compte-gouttes. Un bouquin passionnant, stressant et retranscrivant avec fidélité le genre si particulier du film noir. Si vous êtes un fan et que vous voulez retrouver l'ambiance, le style de dialogue et l'atmosphère feutrée et stylisée du jeu de Rockstar, alors ce livre est sûrement fait pour vous séduire. 

 

 

 

 

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 14:26

http://7a.img.v4.skyrock.net/7a4/world-paranormal/pics/596700240.jpg

 

Ce soir, la lourdeur de l’atmosphère imprégnait la rue d’une chaleur malsaine : on sentait comme quelque chose de mauvais dans l’air, qui allait sans doute s’installer pour longtemps dans ce quartier pourtant si paisible. Chacun était rentré chez soi, on voyait les lumières chaleureuses dans les chaumières qui laissaient entrevoir ce bonheur apparent si important aux yeux de la société d’aujourd’hui, ou les apparences sont le lot essentiel de chaque être humain de cette planète. De New York au fin fond du Niger, on s’attachait à les sauver, à les faire paraître plus utopiques que la plus absurde des réalités.

Il était 20 heures 47 à toutes les montres et à tous les réveils de la rue. Seule une maison dormait encore, ou semblait comme morte. Dans cette maison, il y avait tout d’abord un porche. Un porche assez grand pour y installer un porte manteau et y entreposer une veste longue et noire, ainsi qu’un petit chapeau feutre pour la ville et la vie de tous les jours. Quand on regardait au-delà de ce porche et de ce porte manteau, on pouvait y voir un salon plongé dans la pénombre. Un minibar ou les bouteilles étaient vidées depuis longtemps mais semblaient pleines. Pleines d’eau du robinet tout ce qu’il y avait de plus ordinaires, sans doute.

A côté du minibar, il y avait une sorte de bibliothèque, avec des livres de tous genres, surtout des bouquins aux auteurs obscurs portant des noms peu communs comme « Phobies et angoisses » ou « Traitement des peurs inavouées ». Deux étagères complètes de volumes reliés, auxquels venaient s’ajouter des bibelots et objets divers qui séjournaient dans une vitrine qui devenait de moins en moins nette au fur et à mesure des jours qui passaient tandis qu’on ne pensait guère à la nettoyer. Une table basse ornait le centre de la pièce, avec un vieil étui à lunettes posé dessus, qui devait certainement servir à lire la revue « Science et Comportement » posée juste à côté. L’individu qui vivait ici devait certainement la feuilleter de temps en temps sur ce petit canapé 2 places en cuir beige qui commençait à accuser lui aussi le poids des ans.

Derrière le canapé, une commode à tiroir qui servait à ranger les papiers, les factures ou même les réflexions personnelles. Un salon tout ce qu’il y avait de plus banal. Lorsqu’on avait du temps à perdre ou qu’on désirait s’aventurer un peu plus loin dans l’intimité du propriétaire de l’appartement, on allait voir sa cuisine. Un frigo assez ancien, des placards presque vides de toute denrée alimentaire, mais ou sans doute logeaient quelques cafards bien planqués. Bref, rien de bien transcendants. Pour en apprendre plus, il fallait monter l’escalier et se rendre au premier étage. Là, la première pièce sur votre gauche n’était autre qu’une salle de bain. Une salle de bain nette, propre, presque l’œuvre d’un maniaque, qui contrastait aisément avec l’état du rez-de-chaussée. Il y avait des produits à douche, des shampoings, et sur une petite étagère au dessus du robinet, un bâton graisseux pour tout déodorant, un parfum bon marché encore dans son étui en carton, divers produits pour le soin du visage et un de ces anciens peignes noirs en plastiques qui ne coûtent presque rien dans les bacs des magasins « fourre-tout ».

L’atmosphère de la pièce sentait encore le gel douche à l’amande douce, et le froid qui transpirait par la fenêtre ouverte laissait entrevoir la dureté de la nuit qui s’annonçait. Soudain, sans crier gare, le bruit caractéristique des gouttes d’eau se collant au sol se fit entendre, de plus en plus fort, jusqu'à former une pluie d’orage. Le premier éclair se fit entrevoir. Une, deux, trois secondes… Il n’était pas si loin que ça mais assez tout de même. Lorsqu’on quitte la salle de bain et qu’on se dirige vers la première chambre, une sensation de chaud nous envahit : le chauffage est encore allumé, même à cette époque de l’année.

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La porte de la chambre est ouverte. C’est une chambre d’enfant. Mais pas d’enfant moderne, celle d’un enfant qui aurait maintenant une bonne trentaine d’années. Des vieux jouets qui jonchent encore le sol, un lit fait au carré, un bureau vide, une petit écran télé à tube cathodique qui accusait de son ancienneté. Tout paraissait comme vieux, démodé, donnant à cette pièce une étrangeté morbide, comme si l’enfant qui habitait autrefois dans cette chambre et y passait le plus clair de son temps était toujours ici, en train de jouer ou de chanter en silence, attendant patiemment le retour de ses parents qui s’était absentés quelques heures pour aller remplir le frigo vide au centre commercial. Sur la porte, il y avait des lettres assemblées qui formaient le prénom « Danny », comme la mode le voulait.

En face de la chambre de Danny, il y avait un cabinet de toilettes. Alors c’était de là que venait cette puanteur infecte. On sentait ce mélange de merde et de vomi depuis le porche d’en bas. Quand à savoir depuis quand il était là, personne n’aurait cherché à savoir sous peine d’y laisser aussi une quelconque trace… Mais les résidus étaient encore collés à la cuvette, et tirer la chasse n’y ferait visiblement pas grand-chose. On s’y serait sûrement habitué après plusieurs jours. Mais pas maintenant que cette infection putride faisait danser ses immondices dans nos narines en nous narguant de tout le poids de son vice.

Enfin, il restait la chambre du fond, assurément celle des parents. Là, il y avait la lampe allumée sur la table de nuit, le réveil aux signes rouges qui affichait l’heure tardive, un lit défait et un corps qui s’étendait là, sur les couvertures, et poussait de petits  gémissements. Il était assez vieux, environ 70 ans, et paraissait fortement diminué. C’est ce moment là que choisit l’individu qui avait pénétré dans la maison pour sortir le révolver de sa poche et administrer au Dr Harlan une seule mais fatale balle en pleine tête. Celui-ci, encore dans les vappes, ne se sentit même pas mourir. Et l’éclair qu’émit l’arme avant que la balle ne perfore son cerveau alla se noyer dans les dizaines d’autres éclairs foudroyants qui tombaient du ciel en ce soir d’orage.

Il referma la porte de la chambre, redescendit une à une les marches de l’escalier jusqu'à ouvrir la p était entré, laissant son fardeau derrière lui, ne sentant plus aucun poids, même pas celui de la culpabilité, peser sur ses épaules. Il avait brillement triomphé, et vaincu sa plus grande peur, qui s’était avéré être également pendant toutes ces effroyables années, sa plus grande faiblesse. Et dans la froideur et l'humidité d'une nuit banale et pourtant si particulière pour celui qui avait su en tirer profit, il s'évanouit tel un esprit que l'on rappelle vers le royaume lointain de l'éternelle jeunesse et de l'oubli. 

Ce soir là, le jeune Danny, 37 venait de tuer son père

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 19:43

http://www.kingdomstrategist.com/wp-content/uploads/2010/12/dark-and-merry-christmas.jpg

 

Elle est ici, avec lui. Elle marche, le long de ce corridor d’une blancheur plus ténébreuse que le plus vicié de ses penchants. Il voit la pâleur de ses membres tremblants, la froideur de ses jambes amincies, son corps tout entier qui se déplace en ne formant qu’un seul mélange homogène. Ses bras qui restent étrangement statiques le long de son corps fin et gracieux. Elle marche, pas après pas, le long de ce couloir qui lui semble sans fin. Et dans un geste fou, il croise son regard. Ses yeux d’un pourpre maléfique qui semblent chercher toute trace du mal sur cette terre, en cet instant suspendu ou plus rien n’est réel sauf cette odeur de vice et de semence usée. Il n’est plus qu’a quelques mètres d’elle, au moment ou elle s’arrête net. Il ne comprend pas d’où vient cette étrange sensation de flottement, comme si tout venait soudain de s’arrêter net, vers on ne sait quelle absence, sombrant dans l’oubli comme l’ensemble de sa vie jusqu'à présent.

Et le sang vient. Il est abondant, des litres et des litres, comme une inondation prédatrice, une eau rouge et solide qui s’apprête à envahir chaque pore de leurs peaux. Il gagne chaque seconde de l’avance sur les questions qu’ils se posent, comme la folie qui les consument. Dans les abysses de leurs fantasmes inavoués, ils croient que leurs destins vont encore se croiser, dès que viendra le nouveau jour. Mais aucun jour ne viendra, la nuit est bien plus forte et prédatrice que la lumière d’un astre plus divin que scientifique. Tout fini par mourir un jour, et rien ne renaît. Rien excepté cet espoir, qui vous tiraille à chaque instant de doute, celui que rien ne sera plus jamais comme avant, que les choses qui ne s’arrangeront pas s’enfouiront elle-même dans les sombres profondeurs de votre mémoire. Il entend le son d’une flûte. Son chant aigu sonne comme celui du souffle d’une plume dans le vent, porté par on ne sait quel message vers on ne sait quelle contrée.

Pas d’espoir, juste une envie que le temps reprenne à nouveau son cours, que le sang revienne couler dans leurs veines, et qu’ils ressentent encore sa chaleur lorsqu’ils s’arracheraient la peau pour le déguster, ne considérant plus rien que son goût métallique dans le fond de leur gorge, le renouvellement prodiguant à leur corps une jeunesse qu’ils ne se seraient jamais crus capables de retrouver. Tout devient rouge, le sang circule à nouveau en eux, et pendant quelques secondes, il lui semble que la force du choc provoqué par la vague l’a mené jusqu'à lui et que leurs lèvres se sont touchées. Mais cela ne dure qu’un vulgaire battement de cil, jusqu'à ce que leur cils, comme leur cœur, s’arrête soudain de battre. La folie est douce lorsque ses bras vous enlacent, elle vous fait toucher tout ce que vous vouliez avoir depuis toujours. Vous entendez son chant, comme une chaumière allumée par une froide soirée d’un Noël rude, qui vous fait encore croire qu’il y a du bon dans ce monde. Jusqu'à ce que vous rentriez dans cette maison, aussi vide de lumière que de sens, aussi vide que votre cœur asséché par le froid qui s’est infiltré dans vos poumons. Jusqu'à ce qu’elle vous laisse là, mourant, sans aucun ami autour de vous pour vous consoler.

Alors vous vous mettez à rire, rire jusqu'à ce que vous ne puissiez plus respirer, que les muscles de votre ventre vous fassent prendre conscience de manière physique ce mal intérieur. Alors vient l’espoir. Votre rire cesse, vous vous remettez de vos émotions déviantes et vos jambes vous portent à nouveau vers une autre maison, dont vous ne savez rien, même pas l’endroit ou elle serait sensée se trouver. Et vous marchez à nouveau, découvrant les joies du monde comme un nouveau né, vous croyez qu’une nouvelle chance s’offre à vous.

Votre champ de vision s’élargit, et votre mémoire commence à se mettre en place. Vous vous souvenez du pourquoi de votre venue, et vous priez pour qu’un jour nouveau vienne. Mais ne reste toujours que la nuit. Lorsque cette nuit vous assaille, aucune lumière blanche au bout d’un tunnel, juste un corridor sombre et puant avec les êtres auxquels vos avez fait du mal qui veulent vous rejoindre, tandis que quelque chose d’aussi soudain qu’un battement de cils les en empêche. Il y a toujours un élément matériel pour vous rappeler à la réalité. Une sonnerie, que ce soit celle d’un réveil ou d’un portable, une musique qui passe à la radio, préprogrammée et dont vous vous rappelez, une voix que vous rêviez ou pas d’entendre, et qui appelle votre nom. Mais lorsque vous sentez ce dégoût dans votre bouche, de tout ce dont vous vous êtes empiffrés la veille et qui vous assaille dans cet élan putride, vous vous dites alors que la folie vous aurait surement mieux traité. Et que l’individu que vous semblez être n’est seulement qu’a un dixième de ses capacités, qu’il pourrait très bien se libérer par une manifestation de sentiments que personne n’aimerait avoir à subir.

C’est alors que vous prenez conscience que rien ne vaut d’être seul, pour ne faire de mal à personne d’autre qu’a vous-même. Que c’est une épreuve que vous devez vous infliger. Et les peurs ressurgissent, telles qu’elles ont toujours été, un monstre caché sous votre lit, votre alter-ego qui se met à vous dévisager dans le miroir de votre salle de bain. Et votre psychose grandit, vos hurlement font état de ce que vous croyez être un sentiment viscéral, un mal-être ambiant. Mais rien de tout cela n’est réel, votre esprit vous dupe, la sérotonine de vos peurs les plus intimes et les plus cachées vous murmure des choses à l’oreille, des choses que vous vouliez inconsciemment entendre, et l’expression avoir une araignée au plafond fait soudain sens. Elle est là, sur votre épaule, qui vous regarde de ses huit petits yeux luisants, qui jubile d’être le fruit de vos plus grandes angoisses. C’est de cela que j’ai le plus peur, ce que je redoute, ce qui me fait me réveiller la nuit et me ronger les ongles jusqu’au sang. J’ai peur de la peur elle-même. Et vous, quelle est votre plus grande phobie ? 

http://www.jasmynecannick.com/blog/wp-content/uploads/2010/04/candle-in-the-dark.jpg

 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 09:46

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/7/3/5/9782714445537.jpg

 

Dimanche détente, l'occasion de se tourner de nouveau vers la lecture et un livre de Linwood Barclay, l'auteur de l'excellent Crains le Pire. Les voisins d'â côté est la mise en scène du massacre d'une famille de 3 personnes, la le couple Langley et leur fils Andy, dans une petite ville de l'état de Now York appellée Promise Falls. Les voisins et habitants sont sous le choc, les inquiétudes quand à sa propre survie commencent à apparaître. Dereck, dix sept ans, meilleur ami d'Andy était sur les lieux ce soir là. La famille devait partir dans un hôtel, tout était fin prêt, et Dereck attendait leur départ en se cachant au sous-sol de leur maison, pour avoir le pavillon à lui tout seul et inviter sa copine à y dormir pendant la semaine. Mais les plans sont contrariés : Mme Langley tombe malade et la famille rentre à la maison. Dereck, encore caché au sous-sol, entend tout. Il entend aussi sonner à la porte, des coups de feu, une course poursuite et le silence. 

Il est malgré lui témoin de quelque chose qu'il n'aurait jamais du voir dans un endroit ou il n'aurait jamais dû être... Le roman se déroule à la première personne sous le point de vue du père de Dereck. On y suit ses humeurs, ses relations avec les différents protagonistes dont le Maire alcoolique de la ville. Dans ce roman, tout le monde à ses démons, et veut les garder pour soi. Mais le massacre de cette famille va faire sombrer le quartier dans une effroyable panique, et l'on va tous se soupçonner les uns les autres. C'est un roman qui présente un véritable atout : l'auteur sait doser son suspense. Même dans les actions les plus banales, on ressent ce talent de dosage. Il faut dire que depuis Crains le Pire, Barclay connaît la recette. C'est un roman mené tambour battant, qui nous remet en tête que nous sommes fascinés par les secrets, surtout ceux qui se trouvent face à nous et qu'on ne voit pourtant pas. 

La scène d'ouverture est ainsi un modèle d'angoisse, parfaitement construite et prenante. Par la suite, on retrouve souvent ce suspense frénétique et cette envie irrésistible de continuer. Pour découvrir un nouveau secret qui mènerait à la révélation ultime ? Peut être. Parce qu'on a inconsciemment envie de frisson ? Sans doute. Parce que c'est un bon livre ? Là le doute n'est plus permis. Similaire à ce que pourrait faire un Harlan Coben, Les voisins d'à côté n'échappe malhereusement pas à certains défauts. Quelques passages sont moins bien amenés que d'autre, et on ne ressent presque jamais ce malaise, cette fascination pour le malsain, cette ambiguité que l'on ressent à chaque instant dans "Le chuchoteur". Mais il faut dire que pour arriver au niveau... Je n'en demandais pas tant. Je voulais du suspense, je voulais des secrets : j'ai été servi. Le livre de Barclay fait sa part, et il est très bon dans ce qu'il sait faire : donner du frisson.

 

A bon en temps dur, 

R.B le 15/05/2011

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 16:46

http://b3.img.v4.skyrock.net/b37/consciencenoire/pics/649187281.jpg

 

Modeste contribution à un anniversaire :  le 10 Mai, et l''abolition" de l'esclavage.

 

Parce que nos corps sont nus et nos portes sont closes

C'est le travail qu'on fait mais la mort qu'on suppose

On se raconte nos vies, l'avenir de nos enfants

Tentant de supporter, de se sentir vivants

 

A la vue de ces marques, le long de nos jeunes dos

Chaque nouvelle corvée devient un vrai fardeau

C'est nous qui avons construits, à la sueur de nos fronts

Les bases de votre belle civilisation

 

Pour que notre destin reste dans vos mémoires

Notre mort fait partie de votre funeste Histoire

Celle que vous écrivez dans vos livres, bien fiers

De vos connaissances apprises dans notre misère

 

Nous allons au delà de ces contrées sans noms

Et c'est une terre que l'on voit à l'horizion

Le désir est ardent mais le réel fait mal

Le mépris rend puissants tous ces visages pâles

 

Chaque jour est pour nous rien qu'un siècle de plus

Et le temps, au fond n'a que très peu d'importance

Car il y a un siècle, nos corps furrent vaincus

Par toute la cruauté de notre souffrance

 

Vous nous vendiez pour rien, comme on vend du bétail

Vous étiez les trains dont on a construit les rails

Vous appelliez "eslaves" l'ensemble d'entre nous

Mais au fond, les véritables esclaves, c'était vous

 

On nous avait promis un avenir tracé

Mais la folle avarice nous en a fait dévier

Nous avons le sang chaud mais notre espoir est vain

Nous bâtirons des murs, et pas des lendemains

 

Nous n'avons plus d'envie, ni même de la haine

Ce qu'il nous reste en vous, c'est un peu de pitié

Un héritage auquel vous prenez soin vous même

"Ne jamais oublier, ne jamais pardonner"

 

R.B le 11/05/2011

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 18:57

http://3.bp.blogspot.com/-Lq7dL6gM9vU/TWZoU4FfGzI/AAAAAAAAAgQ/5GMgIHWURjI/s1600/domet1t2.JPG

J'ai reçu la semaine dernière un cadeau auquel je ne m'attendais pas mais que j'ai pourtant dévoré : je veux parler du dernier roman en date de Stephen King, "Dôme" (présenté en 2 parties). Je me suis donc attaqué à ce pavé, enthousiaste de lire une nouveauté best-seller mais tout de même méfiant. Pourquoi, me direz vous, car Stephen King n'a plus rien à prouver en ce qui concerne ses talents de conteur, sa capaciter à livrer une atmosphère parfois terrifiante, souvent oppressante et profondément malsaine, qui vont chercher les vieux démons là ou ils se terrent le plus souvent, dans les tréfonds de notre esprit. Il présente le côté le plus vicié de l'être humain dans ce qu'il a de plus noir et de plus absurde. On l'a vu dans des chefs d'oeuvre comme Shining, Carrie, Marche ou Crève, et bon nombre d'autres romans sortis dans les années 90 et qui ont contitués l'âge d'or de King. 

Mais depuis quelques années, celui ci s'était habitué à nous livrer des bouquins en demi-teinte, parfois décevant même, qui avaient terni son image de marque et son prestige même dans le coeur de ses plus grands fans. Mais soyez soulagés car avec Dôme, King est de retour et c'est un retour en force dont on parle ici. On part d'un constat simple : Un gigantesque Dôme coupe la ville de Chester's Mill, dans le Maine, du reste du monde. Une barrière invisible sur laquelle les avions s'écrasent, les oiseaux meurent en voulant la traverser. Les habitants, vivant en petites communautés, s'interrogent tout d'abord sur des phénomènes qu'ils ne parviennent pas à expliquer. 

Divisé en chapitre eux même divisés en numéros, Dôme ne présente pas un seul héros, il présente plutôt une multitude de personnage, dont on nous expose tout d'abord une description sommaire, avant de les mêler au grand bain que constitue ce roman. Ces personnages étant vraiment nombreux, le tout est un peu compliqué à suivre au début, on se sait pas vraiment qui est qui (d'ailleurs, un sommaire est présent au début pour nous présenter l'ensemble des personnages, et croyez moi, la liste est plutôt longue). La psychose gagne vite ces habitants, et le problème de la barrière invisible vient vite s'ajouter aux très nombreux troubles et secrets déjà présents dans la bourgade. 

Première constatation : c'est prenant. En partant d'une situation simple, King arrive à nouer une intrigue étonnamment complexe et qui tien vraiment la route à tous les niveaux. Ainsi, aucun personnage ne se distingue vraiment d'un autre au début, ils ont tous un rôle à jouer dans cette gigantesque tragédie théatrale. Car un Dôme provoque des conséquences : des réserves de nourritures, de gaz, d'essence qui s'épuisent, de même que l'oxygène, une psychose et une folie profonde qui gagne peu à peu des habitants en proie à une peur de quelque chose qu'ils peuvent toucher mais qu'ils ne peuvent pas contrôler. C'est aussi une peur de l'inconnu, de l'abscence qu'arrive à nous insuffler King dans son roman. 

Oeuvre de nombreuses années, Dôme à été mûrement réfléchi de longs mois sur une table de travail, l'idée à peu à peu pris forme. Car au fond, le Dôme n'est que la matérialisation de troubles et de problèmes présents bien avant son arrivée. Le monde se rétrécit, et les problèmes de chacun se retrouvent soudain mélés les uns aux autres et chacun nage alors à découvert, certains voyant même dans le Dôme un messie providentiel qui leur permettra d'échapper à la police qui ne fera alors pas la lumière de suite sur leurs propres méfaits. Dôme est prenant, angoissant, euphorisant. 

C'est un livre important car il redonne à un auteur en perte de vitesse tout le talent qui a fait sa gloire. Bref, King est de retour, et espérons le, pour longtemps. Un livre King-size, aussi foisonnant que l'imagination du King de l'épouvante à l'amércaine. Au final, un livre que je conseille aux fans (qui vont retrouver la grande époque), aux néophytes (ou la nouvelle génération qui aurait envie de sang neuf), comme aux détracteurs (qui se diront que finalement, tout cela n'était pas si mauvais...). A mettre dans toutes les mains, car de cette manière là, il restera certainement dans toutes les têtes. 

http://larryfire.files.wordpress.com/2010/05/stephen-king.jpg?w=414&h=403

 

A bon en temps durs, 

R.B le 05/05/2011

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 18:40

http://www.richardmartel.ca/wp-content/uploads/2010/11/alzheimer-man.jpg

Je t’aime, disait-il à sa ville, dans sa rue, près de son balcon, respirant son air froid et vicié de ses poumons malades. Je t’aime, plus que tout au monde, car avec toi je ne me sens plus seul. Assis sur le sol en métal, la tête appuyée contre le mur en ciment, il écoutait la pluie d’un air hagard, tomber au dehors. Il s’étonnait encore de la sarabande des néons de lumière qui éclairaient les rues sans but, sans réelle conscience de la réalité. Ces lumières traçaient pour lui comme un chemin, peut être vers le néant, peut être vers la reconnaissance éternelle. Elles formaient un tourbillon, des lumières vives et blanches au-delà desquelles il n’existait aucun tunnel, aucune échappatoire. Il sentait l’odeur de la terre et des ordures mouillées qui montait peu à peu des étages en dessous. Ses vêtements et sa tête étaient de plus en plus humides, terrassés par les gouttes qui perlaient des minuscules fentes des autres balcons. La lumière était partout sans être nulle part. Celle des phares des milliers de voitures qui passaient chaque jour avaient quelques chose d’éphémère. Deux néons qui ne se croiseront jamais, deux entités qui éclairent physiquement un chemin plus psychologique que matériel. Jamais rien, aucun GPS ou aucune autre technologie ne nous indiquera la route à suivre. Sa propre route, on se la construit soi même, on ne nous la dicte pas. Nous ne sommes et ne seront jamais guidés par aucun messie. Mais cela provoque une étrange sensation de bien être que de s’imaginer que l’on peut immédiatement nous serrer dans les bras lors de nos moments de crainte et d’amertume. La vie n’est rien d’autre qu’une succession d’opportunité, des phares de voiture qui vont et viennent sans jamais se croiser. Car nous ne revenons jamais en arrière. Parfois on croise d’autres voitures et d’autres phares bien sûr, qui éclairent notre existence sous un jour différent et nous laissent imaginer que nous ne serons plus jamais seul. Mais tout cela ne dure que le bref instant ou ces phares se croisent. Ils respectent entre eux des codes de conduite, de bienséance, mais au bout d’un moment ils reviennent à leur vraie nature, et autrui se prends en plein phare les plus grands secrets de notre existence, et puis il nous quitte. Il s’est toujours posé la question, s’est toujours demandé pourquoi rien ne dure jamais. Pourquoi cette éternelle envie de détruire ce qu’on a un jour voulu construire, alors qu’on sait pertinemment que quelqu’un d’autre va le reconstruire derrière nous ?

Les voitures finissent toutes en épaves, à la casse. Mais arrivent de nouveaux modèles, flambants neufs, vers qui on concentre toute notre attention et le reste de nos espoirs. Le processus est ici assez similaire. Cela reviendrait à comparer la vie à une immense route, ou les chemins s’entremêlent. Cette métaphore, une fois étoffée comme il venait de le faire, lui plaisait plutôt bien.  Mais comme rien ne durait éternellement, il finirait par s’en lasser, comme tout ce à quoi il tenait pour le moment. Il fouilla dans sa poche et en sortit une photo. Une vieille photo, d’un format assez minuscule, qui représentait peut être autant de chose que cette ville, que cette route. Il avait mis les essuie-glace pour tenter de cacher la pluie purifiée qui coulait de ses yeux en se transformant, en passant de l’état de sécrétion lacrymale à celui de larme, en passant de l’état de larve à celui de cocon. Un cocon qui n’allait jamais éclore, au-delà duquel on ne verrait jamais sortir le plus infime des papillons. Il essuya la goutte qui venait de se déposer sur la photographie, puis elle reprit sa place dans sa poche. Les gens et les amours ne durent pas, les photos sont là pour nous rappeler nos différentes étapes, nos états d’âme changeants sinon nos plus grands échecs. Elles sont ce qui forment notre immortalité. Du moins tant que notre famille est encore vivante, avant que notre descendance ne s’éteigne à tout jamais et que ces photos soient perdues dans l’oubli. Les images, comme les âmes, comme les cœurs, se déchirent au contact de souvenirs bien trop souvent ressassés et harassants tellement ils en sont devenus psychiquement réels. Qui ne s’est jamais projeté dans le passé au cours de la plus banale des discussions, en riant faussement de cette « belle époque », alors que chacun de nous désespère et désespèrera toujours du fait qu’elle est bel et bien révolue. Les souvenirs ne sont pas là pour nous faire du bien. Ils sont là pour justifier notre mal-être, notre insatisfaction permanente et notre envie de recommencer tout ce que l’on à déjà entrepris, pour tenter de retrouver les sensations que l’on a pu avoir à ce moment précis, qui sont précisément bien souvent faussées par le faux rappel qu’on à d’elles. Il se souvenait de l’odeur du miel et de la citronnade qui emplissait la maison de ses parents lorsqu’il n’était encore qu’un enfant. Mais ces odeurs là étaient absentes. La vérité, c’est qu’on pouvait sentir l’alcool, l’odeur des ordures, de la saleté et de la crasse qui emplissait l’air chaque jour que dieu faisait. Sauf que ces odeurs là ne forment pas un souvenir dont on a envie de se rappeler. On se sent coupable lorsqu’on a été victime d’un viol. Pourquoi ? Simplement parce qu’en se croyant garant et responsable de son corps, de ses propres sensations, on a tout de même éprouvé un plaisir interdit et plus coupable que si on se l’était fait à soi même.

Mais tout cela était bien trop de rappels d’un passé déjà aussi terni si ce n’est plus, que cette vieille photo usée. Et le moment viendrait ou il se devrait d’éprouver tous ces sentiments qu’il avait déjà éprouvé, de se remémorer ses plus grandes réussites et ses plus effroyables secrets qui formaient, quelque part loin dans son esprit et son âme biaisée, des erreurs. Il se releva péniblement, son dos le faisant revenir à la réalité. Une réalité qui n’en était pas vraiment une. Les phares étaient tout de même là pour lui fixer des points d’attache, lui donner une orientation du relief qui se dessinait devant lui. C’était comme si, dans ce grand immeuble à moitié délabré, il reprenait inconsciemment de la hauteur sur les choses. Il fixa du regard une dernière fois la multitude de lumières qui passaient sous le bruit des moteurs en perpétuelle mouvance, en éternelle accélération avant de ralentir aussi soudainement. Il émit un sourire à l’adresse de sa femme bien aimée, celle qui avait enfanté ses espoirs et ses rêves, celle qui avaient  contenu ses folies passagères. Il se trompait pourtant. Seule sa lucidité était passagère. Mais trop d’images et de métaphores pour aujourd’hui. Il rentra par sa baie vitrée dans son minuscule appartement. Le froid commençait à me saisir. C’était pour lui une sensation des plus agréables. Un hiver rigoureux se préparait sans doute. Novembre battait son plein et le froid était déjà engourdissant, assez inquiétant même. Il gardait la main droite dans sa poche de jean, bien prêt de la photo, qu’il triturait en permanence dans ses mains. Le plus éprouvant dans tout  cela, c’est que ce n’était même pas le souvenir de cette photo qui lui avait fait verser cette larme. Il aurait bien voulu que ce soit ça, que les personnes qu’il avait rencontré ce jour là refassent soudain surface, le prennent par la main et l’invite de nouveau à partager la sarabande de la jeunesse et les mets délicieux de l’insouciance grandissante et bienfaitrice. Mais il avait pleuré parce qu’il ne connaissait pas les personnes sur ces photos. Il avait pleuré parce que ne restait en lui de sa vie que des bribes, des odeurs faussées, des moments, comme des photos dans un album dont les couleurs commençaient à s’effacer. Bientôt, elles auraient totalement disparues. Bientôt ne resterait plus que lui, ce balcon, les néons et les phares des voitures qui lui rappelleraient qu’il avait un jour eu une vie. Sa ville, elle lui appartenait parce qu’il n’arrivait plus à discerner les choses auxquelles il tenait et celle auxquelles il ne tenait pas. Car après tout, rien ne dure jamais. Le téléphone sonna. 3 coups. Il ne sut pourquoi mais ces 3 coups signifiaient le franchissement d’une limite. Au-delà de 2 coups, la personne à l’autre bout était souvent quelqu’un de proche ou quelqu’un qui avait quelque chose d’important à vous dire. C’était bien souvent le cas, mais il ne se rappelait plus combien de fois sur 100. Il se dirigea vers la table basse ou le combiné était décroché, le prit de ses mains usées et le porta à son oreille.

Allo ?

Allo, questionna t’il d’une voix hagarde. Qui est à l’appareil ?

C’est Willy, papa.

Qui êtes vous ? Pourquoi me téléphonez-vous à une heure pareille ?

Tu ne te souviens vraiment pas ?

C’est une foutue blague, ou quoi ?

Non. C’est tout sauf une blague, malheureusement. C’est Willy, à l’autre bout, papa. C’est ton fils.

Je n’ai pas de fils. Je n’ai personne à part ma bonne vieille ville, qui ne m’a jamais abandonné, elle.

Papa, qu’est ce que tu dis ? Je ne t’ai pas…

Il raccrocha violemment le téléphone. Une autre larme venait de couler sur sa joue. Il se sentait comme violé. Mais pas physiquement. Violé dans ses pensées, dans ce qui lui restait d’intimité. C’était un viol constant, froid, inconscient de la part de ceux qui le lui faisaient subir. Et il était d’autant plus violent qu’il était simplement moral.  Le plus souvent, cela le frustrait. Des fois, ça lui faisait même perdre l’appétit. Et puis il y avait ce balcon, si on pouvait appeler cela comme tel. Il y avait ces pensées, ce monde qui s’ouvrait à  lui, ou il n’avait besoin de se souvenir ni de parler à personne d’autre qu’a lui-même. Ou sa vie se construisait au jour le jour sans qu’il ait jamais le moindre rappel de la veille. Cela lui convenait parfaitement, il aimait ce semblant de vie. Il adorait sa ville. C’était comme si elle était sa légitime épouse. Il avait arpenté ses rues bien avant que tout ne change, bien avant que la maladie ne vienne troubler son quotidien. Il avait parcouru ses allées, commerçantes ou non, de nombreuses fois. Par loisir autant que par nécessité, pour le travail. Du moins le soupçonnait-il, car il avait l’impression de la connaître si bien qu’il aurait presque pu la parcourir sans aucune carte sans se perdre. C’était dans les méandres de ses ressassements qu’il avait cependant plus que jamais peur de s’égarer. Cette éventualité l’effrayait, le hanter jusqu'à le tordre de douleur et de frustration. Ce balcon, cette soirée comme tant d’autre, c’était son temple des secrets, le lieu et le temps ou personne d’autre n’entrerait plus. Cet homme au téléphone qui avait prétendu être son fils. Il avait vaguement reconnu sa voix, comme s’il l’avait déjà entendu quelque part, mais sans pour autant en distinguer la provenance. Mais plus encore que tout autre chose, c’était l’éventualité de la mort qui l’effrayait, même s’il n’aurait pas su la définir. Etait ce la fin ? La fin de quoi ? De son existence. Mais il commençait déjà à perdre toute attache. C’était son esprit qui était en train de mourir. Et il savait qu’inéluctablement, ce serait bientôt le tour de son corps tout entier. Ce soir là, il écouta encore longuement tomber la pluie à travers la fenêtre d’une étroite chambre attenante presque sans mobilier, et il s’endormit en s’imaginant comme toujours une véritable existence, au travers de ses songes cette fois, qui étaient comme le plus fou des rêves et la plus passionnée des envies. Une fusion des corps était en train de se produire. Il ne faisait désormais plus qu’un avec un halo de lumière. Et ses rêves furent aussi agités qu’ils pouvaient l’être après avoir bu un peu plus de vin que d’ordinaire.

Le lendemain matin, William se leva à la hâte. Il embrassa sa femme à laquelle il tenait plus que toute autre chose au monde, et prit sa voiture pour se rendre chez son père. Il était triste car il savait que ce serait le même rituel que d’habitude. Son père refuserait de lui ouvrir, un voisin se dévouerait pour appuyer sur le bouton à sa place, et son père ferait une esclandre. Ou alors il ne réagirait pas du tout, il laisserait entrer son fils comme il aurait laissé entré n’importe qui, faible et vulnérable. Ou alors il l’accueillerait avec joie et à bras ouverts chez lui, parfaitement conscient qu’il s’agissait de sa progéniture. Il  était le paradoxe de son paternel. Lui aimait sa vie, considérait que les souvenirs étaient les plus magnifiques choses qu’un homme pouvait restituer de son passé, une chance de plus de vivre pleinement le présent pour pouvoir se dire que cela allait forger notre passé par la suite. Il détestait cette ville. Ces va et vient incessants et permanents de tous ces gens trop pressés pour prendre le temps d’exister et de voir ce qui se trouvait sous leur nez. Il détestait ses lumières trop blafardes qui le perdaient et le rendaient somnolent quand il prenait la route de nuit pour rentrer chez lui. Mais il aimait son père. Et ca vallait bien le fait qu’il emprunte toujours cette même route, se perdant dans la foule de voitures et de feux de signalisation comme on essayerait de nager dans une pataugeoire.  Rien ne dure jamais. Il avait, depuis bientôt 10 ans allumé ses feux de brouillard, et il se perdait dans un océan d'ignorantes connaissances. Le seul véritable ami de son père s'appellait désormais alzheimer, et il savait pertinemment qu'ils n'allaient plus jamais se quitter. 

 

R.B le 02/05/2011

 

 

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