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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 15:34

Ethan et Helphias seraient-ils perdu ? Leur fuite les aurait-elle condamné ? Trouveront ils des réponses aux nombreuses questions qu'ils se posent ? Tentez de découvrir des bribes de réponses à l'aide de ce nouvel arc d'INITIUM. Avis aux claustrophobes : vous n'allez pas vous sentir bien... 

 

 

http://farm4.static.flickr.com/3377/3451532044_e75d4b0aea.jpg

 

Une clochette. Douce, élément détaché de l’orchestre, qui tintait à intervalles réguliers. Aussi apaisant que le tic tac d’une horloge, aussi crispant que le bruit de la glace qui se brise ou celui de la craie blanche et insistante sur le tableau noir. C’était ce bruit caricatural et sobre que l’on entendait particulièrement en cet instant. Mais il n’était pas audible de tout le monde, bien au contraire. Seul quelques privilégiés pouvaient faire en sorte de se pencher pour tenter de le percevoir. Comme l’étrange vous devient familier lorsqu’il vous rappelle un souvenir lointain. Soudain, votre esprit fait alors une digression et les années passent aussi vite que les secondes.


Puis le temps s’arrête, vous revivez ce souvenir comme si vous le sélectionniez parmi des pellicules de cinéma ou des diapositives mouvantes dans votre seul esprit. Mais quand vous entendez ce son sans percevoir d’image, cela veut souvent dire deux choses : l’une est qu’il est sans doute déjà trop tard pour revenir en arrière, l’autre étant le fait qu’il soit l’heure de se projeter en avant, de prendre une longueur de plus dans ce grand océan qu’était l’existence, de jouer une carte particulièrement retorse que vous aviez dans votre jeu depuis longtemps. Cette carte n’était ici qu’une simple lettre, une missive écrite aussi rapidement que l’œil humain pouvait percevoir la matière.


Mais c’était pourtant loin d’être un message ordinaire : un préavis de traque, un ordre de mort programmée. Sous l’image qui représentait une photographie d’Ethan prise il y a quelques temps déjà et qui avait du finir aux archives ou dans un bureau quelconque, il n’y avait que deux mots, anodins mais sauvages. Ces deux mots avaient été écrits d’une main bien connue des hommes qui tenaient désormais la lettre entre leurs mains. Il fallait à tout prix les suivre à la lettre, quoiqu’il en coûte.

 

Il était sans doute trop tôt pour parler d’aube, trop tard pour parler de nuit. Nous étions dans cet instant de transition ou chaque élément se met en place, et ou, de la même manière qu’un décor de théâtre, on use de la machinerie pour en faire apparaître un nouveau tout en s’emparant de l’autre dans un esthétique fondu au noir. Même les histoires les plus ancestrales décrivaient la nature comme en perpétuelle évolution. Ici, c’était le court moment ou elle restait immobile, ou rien ne bougeait, et ou le temps et l’espace semblaient en suspens. Encore prisonnier du sommeil, Ethan et Helphias ne virent pas la lumière entrer peu à peu dans leur abri de fortune, de même qu’ils ne s’aperçurent pas des ombres qui s’y glissèrent.

 

Au nombre de trois, elles fondirent sur leur proie tel un triangle infernal duquel on ne peut s’échapper, terrorisé par la claustrophobie diabolique qu’ils vous font éprouver. Les deux amis ne purent se défendre. Ils tentèrent de pousser des cris, mais seule la nature, impitoyablement aveugle et sourde, voyait leurs cris se perdre dans l’écho et les herbes hautes. Aussi noir que l’œil du monde, aussi profond que le puits de Lazare, la lueur de leurs yeux s’éteignit en un éclair, et ce fut le noir. Lorsqu’ils les rouvrirent, ce fut pour s’apercevoir qu’ils étaient solidement ligoté dans un espace si exigu qu’il ne laissait échapper presque aucune lumière. L’endroit était si étroit qu’ils se rendirent vite compte qu’ils pouvaient étrangement s’entendre respirer.

 

L’un avait la respiration saccadée par la terreur, l’autre ralenti par le malaise profond que les drogues avaient du provoquer en lui. Il n’en fallut guère plus pour qu’Ethan se ressaisisse et, faisant preuve de son légendaire sang froid, n’en vienne à chercher un moyen de sortie. Il sut que son ami avait besoin d’être apaisé. Il fallait lui parler.


 -          Helph ! Calme toi, on va s’en sortir. Tu m’entends ?


 Celui-ci était si paniqué qu’il ne répondit même pas à ces sollicitations. Mais le tempérament téméraire qu’il connaissait d’Ethan le poussa à se délier la langue.


 -          Trouvons un moyen de sortir d’ici, l’air va bientôt commencer à manquer. Ou sommes nous ?

 -          Je ne sais pas. Je ne me souviens que d’une attaque dans la nuit, des hommes sont venus et nous ont sûrement enlevés. Mais comment ont-ils fait pour nous trouver ? Je ne comprends pas.

 -          L’heure n’est pas aux bavardages et au questionnement. Ces problèmes là, on pourra sûrement tenter de les résoudre, mais uniquement une fois que nous serons sortis d’ici.      

 

Leurs yeux firent rapidement le tour de la pièce, plus étroite encore que leur champ de vision ne leur avait permis de l’apercevoir jusqu'à présent. Puis leurs yeux se levèrent, et une lueur d’espoir apparut aussitôt. En hauteur, loin dans un ciel incertain, il y avait une fenêtre. Mais elle était si haute que même en se faisant la courte échelle, aucun des deux n’y arriverait. L'air devenait de plus en plus malsain, et l'étroitesse des lieux commencait à leur monter à la tête. Ils voyaient les murs se resserer toujours plus pour finir par les écraser pour de bon. Leur respiration devenait plus rapide au fur et à mesure que le stress de rester coincé ici pour toujours les gagnaient. Pourtant, il y avait bien une solution à laquelle ils n’avaient pas pensé mais qui semblait évidente.


 -          Transformons-nous. Helph, essaye de te faufiler et de passer au travers de la fenêtre. Ensuite, tu viendras m’ouvrir. Je pense que nous sommes sous terre. Cet endroit est vraiment… étrange.

 -          Je ne peux pas. Je n’arrive pas à me transformer.

 -          Mais c’est impossible. Il doit bien y avoir un moyen, sinon, comment réussirons-nous à atteindre cette fenêtre ?

 -          Je ne sais pas, mais ce ne sera certainement pas en volant. Ni par la force. Aucune de nos aptitudes ne marchera ici. Nous sommes prisonniers.

 -          Allons, ne cédons pas à la panique. Dans ces cas là, réfléchir est la meilleure des solutions. Essayons déjà de nous détacher.

En effet, ils étaient solidement attachés à deux chaises, dos à dos, et les deux murs de part et d’autre d’eux achevait tout espoir. Ils pouvaient à peine tendre les bras, et toucher les deux extrémités de la pièce.

 -          Ils nous ont pris nos armes de chasse. Ils nous ont tout pris.

 -          Non, pas tout. Ils nous ont laissé l’essentiel : la volonté.


Les mains d’Ethan bougèrent en tous sens, son visage devint rouge sous l’effet de la concentration et de l’effort surhumain qu’il tentait d’accomplir. Lorsque ses ongles devinrent plus pointus que la plus acérée des lames, Helphias comprit que son effort n’allait pas être vain. A l’aide de ses serres, il défit ses cordages et ceux de son ami. Epuisé, il s’affala alors à terre, et ses mains reprirent leur condition habituelle, les phalanges remplaçant les encornures.


 -          Impossible de se transformer complètement. Quelque chose nous bloque. Mais à défaut de descendre, nous pouvons toujours tenter de grimper.


Il se releva alors, et comme pour montrer l’exemple à un jeune esprit naïf, il mit ses pieds de part et d’autre des deux extrémités des murs et à l’aide de ses mains, commença à grimper. A mesure qu’il avançait et que son esprit se forcer à continuer, les serres au bout de ses bras réapparurent, et il put de nouveau prendre appui sur le mur de manière moins instable. Arrivé presque à hauteur de la fenêtre, il sauta dans sa direction sur le mur opposé, et s’agrippa tant bien que mal, mais il ne put s’empêcher d’émettre un cri de douleur lorsque les pointes de ses serres s’enfoncèrent dans la pierre dure, et lorsque l’une d’elle se brisa.

 

La douleur lui battait désormais les tempes, et menaçait sérieusement son équilibre. Mais il parvint tout de même à ouvrir la fenêtre et à se faufiler, en faisant preuve d’une force peu commune, à travers l’entrebâillement. Le jour l’aveugla. La chaleur du soleil lui paraissait brulante, tandis qu’il était plus pâle que véritablement resplendissant. Il resta affalé au sol, et tendit une main à Helphias qui dut redoubler d’efforts pour sortir à son tour. Tout semblait irréel. On les avait amenés à mille lieux de chez eux, et ils ne savaient pas non plus à qui ils avaient à faire. Qu’est ce qui est plus préoccupant qu’un ennemi invisible ?

Il peut se mouvoir dans l’ombre de notre effroi et attendre, tapi dans l’obscurité, que nous courrions vers sa lumière et que dans un râle, il mette définitivement fin à notre fuite. Mais lorsqu’ils tentèrent de se relever et qu’ils sentirent le froid d’une lame sur leurs gorges menues et asséchées, ils surent que tout ceci était bel et bien réel. Et qu’ils allaient devoir lutter pour s’en sortir. 

 

 

http://fc06.deviantart.net/fs30/f/2008/172/5/b/claustrophobia_by_Rok_n_roll.jpg

 

A suivre... 

R.B 

Le 30/10/2011


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commentaires

N
<br /> <br /> Je suis clostro mais ça va!!!lol!!!en tout cas belle imagination et c'est toujours un plaisir de venir te lire!!!bonne soirée...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> Ouf, alors je n'y ai pas été trop fort. <br /> <br /> <br /> En tout cas merci pour ton compliment qui me touche, en te souhaitant une excellente soirée également<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Bravo tu es très imaginatif et ça reste un plaisir de te lire!!! Aujourd'hui contrairement à ce que cette fête d'Halloween, plus communément appelée Toussaint, devrait nous laisser comme<br /> impression, ce fut une très belle journée, bien sûr à faire le tour des tombes, mais aussi à la passer avec ceux qu'on aime et qui un jour, nous viendrons fleurir aussi!!! Je parle de mes beaux<br /> parents, qui ne sont plus tout jeunes hélas!!!<br /> <br /> <br /> Je te souhaite une bonne fin de week-end et te dis à bientôt!!!<br /> <br /> <br /> Bisous<br /> <br /> <br /> Domi.<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Je te remercies pour ton commentaire qui est très sympa, comme toujours ! <br /> <br /> <br /> Bon début de semaine, profite bien du 1Er Novermbre pour un peu de repos ! <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> Ouzouille! dire qu'il faut encore que j'attende pour savoir ce qu'il va se passer! <br /> <br /> <br /> Bonne fin de journée.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> C'est là qu'est tout le problème : il ne faut pas que j'attendes trop pour écrire la suite ! XD<br /> <br /> <br /> Bonne fin de journée à toi également<br /> <br /> <br /> <br />

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