Si tu vas à Rio...

J'en avais déjà parlé dans un précédent article sur les films d'animation, j'ai eu la chance d'aller le voir en avant première ce dimance. Rio est un film de Carlos Saldanha, l'un des papas de l'Age de Glace. Cette simple constatation augurait déjà un bon point pour le film. On a pu constater dans les différentes bandes annonces promotionelles la profusion de couleurs sur l'ensemble des personnages et des personnalités bien trempées, du peu qu'on en voyait. 

Il faut dire que pour surpasser la trilogie voyant évoluer les mythiques personnages de Scrat, Sid, Many ou encore Diego; il fallait faire fort et redoubler d'inventivité. Rio commence par un prologue absolument sublime, qui en met plein les yeux et les oreilles. Des couleurs et des oiseaux à foison pour un chant typiquement brésilien forment la base du film, accrocheur dès la première image. On en vient immédiatement à s'attacher à ce monde, à l'aimer comme si on le connaissait depuis 20 ans. Ce film raconte donc l'histoire de Blu, un peroquet bleu domestique qui vit dans le minnesota avec sa maîtresse, dirigeante d'une bibliothèque. C'est alors que celle ci reçoit la visite d'un mystérieux scientifique spécialiste des oiseaux qui lui annonce que Blu est le dernier mâle de son espèce, et qu'il aimerait bien que celui ci se reproduise avec la dernière femelle de l'espèce. Problème : celle ci est à Rio de Janeiro, au Brésil, à des milliers de kilomètres de là. C'est le début d'un grand voyage initiatique pour se perroquet très intelligent mais n'ayant jamais appris à voler... Ce qui va logiquement lui poser quelques problèmes ! 

Blu est drôle par sa maladresse, sa manière d'être, de s'exprimer, ses gestes, son regard... Il est un peu le Sid de Rio. Il ne fait que des bêtises mais sans jamais le faire exprès. Il est accompagné dans le film par des personnages en hauts en couleurs : Il y a Raphael le toucan et entremetteur, Perla bien sûr, la femelle de la même espèce que Blu pour qui la séduction va être... plutôt difficile. Luis le chien fêtard qui veut à tout prix aller au grand carnaval, Nico et Pedro les deux piafs bavards, mais aussi les marmouzets, des singes voleurs mais totalement stupides. Le film laisse aussi une place importante aux humains, mais je ne vous en dit pas plus pour ne rien gâcher. 

On pouvait reprocher à l'Age de Glace une histoire imparfaite cachée par la profusion de gags qui défilaient au rythme de 10 par minute. Rio perd en gags ce qu'il gagne en profondeur et en finesse scénaristique, les réalisateurs préférant privilégier la construction de l'histoire et sa crédibilité. Il n'en reste pas moins très (très) drôle et rempli de dialogues et de séquences déjà cultes (la scène de Stevie Wonder ou encore le merveilleux et resplendissant Carnaval de Rio, sorte de clou du spectacle. Au final, on passe une heure et demie très réjouissante et bien construite, avec des musiques de bonne facture et un casting de voix françaises réussi (Lorant Deutsh est hilarant), et possédant une 3D vraiment réussie, et même surprenante pour un film d'animation. Peut être le début d'une franchise qui assurera la transition au studio Blu Sky à qui tout réussit, en attendant bien sûr le quatrième épisode de L'Age de Glace à l'été 2012. Rio rivalise sans problème avec cette trilogie, et assume pleinement son côté fantaisie en vue de satisfaire tous les publics. 

Une petite merveille comme on en voit peu. 

A bon en temps dur, 

R.B le 11/04/2011