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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 19:25

 

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A la suite d'une coupure internet d'une durée infiniment trop longue, je n'ai pas posté par ici depuis un long moment. Pourtant, je constate que vous êtes toujours aussi nombreux à me suivre chaque jour, et je vous en remercie. Redémarrons cette semaine sur les chapeaux de roues avec un petit texte que j'ai eu envie de vous faire partager. Ceci est une nouvelle en trois parties, tout dépendra de l'inspiration du moment. Rien de plus, rien de moins. En espérant que celle ci vous plaira. D'autres mises à jour sont à suivre très bientôt, alors stay tuned ! 

 

 

 

La Maison des poupées


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Josh et Sarah avaient toujours voulu passer leurs vacances en Irlande. C’était une terre riche en mystères et en histoire qui les fascinait. Des millénaires transpiraient dans ses étranges pierres, dans sa lande emplie de murmures. Bien sûr, la vision que l’on se fait d’un endroit sans jamais y avoir mis les pieds était quelque peu idéaliste, et bien souvent cela ne correspondait aucunement à notre attente. Mais étant donné qu’aucun autre endroit ne les faisait rêver, et qu’il fallait bien choisir une destination pour la lune de Miel, alors ils firent le choix de cette destination un peu à la dernière minute. Leurs proches avaient été un peu déçus de cette décision, ils s’attendaient sans doute à ce que le couple, qui venait de se marier il y a deux semaines à peine, ne prenne une destination plus chaude, du moins plus conviviale. La encore, l’Irlande et ses terres secrètes n’étaient pas vraiment l’idée que l’on se faisait d’un voyage en romantique. Ils avaient trouvé une magnifique pension située à quelques centaines de mètres de la lande, avec une ville toute proche.

 

Le Devonshire était leur idée première, berceau du célèbre chien des Baskerville de Conan Doyle. Le jour même de leur départ, ils se rendirent à l’aéroport avec une heure d’avance. Ils étaient déjà prévoyant à leur âge. Mais tout dans ce couple défiait les conventions et l’ordinaire. Premièrement, c’était Sarah qui commandait, elle pouvait même se montrer odieuse parfois, le plus souvent froide, envers les personnes qu’elle ne connaissait pas. Ses longs cheveux blonds et ses yeux en amande avaient pourtant séduit le jeune homme, juste avant son extraordinaire capacité de projection dans l’avenir. Elle faisait des projets en permanence, et Josh avait plus que tout besoin de mouvement. Ses parents l’enfermèrent durant toute son adolescence dans un cocon plus malsain que protecteur, et il devait s’en libérer. Elle lui apportait un certain équilibre. Quand à lui, brun aux cheveux en broussailles et aux yeux d’une envoûtante noirceur, il était d’un optimiste à toute épreuve, et bien souvent détaché de tout ce qui était matériel. Cela tombait bien, elle n’espérait pas tomber sur un millionnaire excentrique qui exhiberait ses millions au détriment de sa propre existence. C’était sans doute égoïste, mais quel homme ne l’était pas, au fond, dans une société pervertie par tant d’individualisme ?

 

Le voyage se passa agréablement bien. Ils devaient s’évader quelques temps, oublier le boulot, les amis et la famille qui les oppressaient. Prendre du temps pour eux. Ils étaient d’autant plus réjouis lorsque l’avion, qui contenait tout au plus une centaine de passagers, se posa sur la terre Irlandaise. Ils iraient visiter des pubs, y boire tout leur saoul sans doute. Ils feraient de longue promenade dans les hautes herbes désertes et silencieuses. Un taxi les aida à charger leurs bagages. Ils s’engagèrent sur la route, et il semblait qu’ils allaient traverser deux univers différents. En bas, le tumulte de la ville, des klaxons et du monde éternellement en mouvement. Bien plus haut, un sentier plus étroit qui menait à des plaines verdoyantes. Lorsqu’ils traversèrent l’horizon de béton pour pénétrer dans cet univers de verdure, ils symbolisèrent ce passage par un baiser langoureux. Plus rien ne comptait qu’eux, et l’instant était d’une importance capitale. Il fallait le vivre. Plus ils s’enfonçaient dans les plaines langoureuses, plus la brume cachait la route. Ils continuèrent à monter à travers le vallon, et c’est là qu’ils aperçurent le lieu ou ils allaient passer deux semaines de rêve. Une petite auberge pittoresque nichée au milieu autres petites maisons alentours. Et juste en face, un Lac brumeux et merveilleusement mystique. La vue était tout bonnement magnifique, et l’air avait un parfum vivifiant. Ils se regardèrent en souriant à la vue de ce spectacle. Le ciel était gris, mais cela n’avait plus aucune importance. Au contraire, cela rajoutait au charme qui se dégageait de cet univers si singulier.

 

Le taxi les laissa devant l’entrée de l’auberge lorsque la pluie commença doucement à tomber. Pas une grosse averse, simplement un crachin lancinant. Ici, le temps semblait s’être suspendu à travers les nuages, et la vie n’avait pas le même rythme qu’ailleurs. Ils déposèrent leur valise sur le pas de la porte et Josh appuya sur la sonnette de la porte d’entrée. Il n’eut pas le temps de regarder à travers la porte que déjà, celle-ci s’ouvrait à la volée. On les avait apparemment attendus avec impatience. De l’autre côté du perron se tenait une charmante vieille dame. Elle avait les cheveux blancs, permanentés et semblait assez propre sur elle, bien qu’ayant le dos un peu voûté et son poids traduisant ses excès de jeunesse. Ses traits étaient passablement ridés, mais une sorte de gentillesse émanait d’elle, comme la bonne grand-mère qui gâte ses petits enfants lorsqu’ils lui rendent visite le dimanche. Elle les gratifia d’un grand sourire et les pria de rentrer à l’intérieur. Ils posèrent leurs vestes sur le porte manteau et apportèrent les valises à la réception. Pendant ce temps, la grand-mère entama son petit brin de conversation.

 

Mais Josh n’écoutait pas. Il n’était que trop fasciné par la singularité du lieu. Derrière lui, une fausse cheminée avec le feu qui ruminait dans l’âtre. Un fauteuil qui semblait confortable rien qu’en le regardant. Une grande commode qui servait sans doute de living-room, avec des livres de toutes époques et de toutes tailles. Le jeune homme était persuadé que des trésors étaient sans doute enfouis dans ces pages, mais il n’aurait pas eu l’audace de s’y installer avant d’avoir pris ses quartiers. Mais ce qui dominait toute la pièce –à juste titre car il y en avait partout-, c’était ces visages figés à tout jamais dans la porcelaine. Des poupées. Des dizaines de poupées dans de magnifiques tenues du dimanches, des robes toutes plus extravagantes les unes que les autres. Roses, bleues, jaunes. Une symphonie de couleurs dans un écrin de perfection. Ces sourires artificiels, cette beauté pure qui n’était entravée par aucun fléau du temps hormis la poussière. Il y avait des hommes, des femmes, certaines plus usées que d’autres. Pourtant, il ne put s’empêcher de remarquer que ces 7 là étaient plus lustrées que les autres. Elles étaient d’une propreté immaculée, et chaque parcelle avait été nettoyée avec parcimonie. Sans doute les joyaux de cette précieuse collection. Celles là devaient coûter plus cher que les autres, mais encore une fois, Josh n’eût pas l’indiscrétion de demander. Les paroles de la vieille le tirèrent de sa léthargie admirative.

 

 

      -Ca se voit que vous êtes des touristes. Je veux dire… qui emporterait autant d’affaires tout en sachant qu’il vient se terrer dans cet endroit ? C’est joli, je ne dis pas, mais vous semblez bien jeune pour aimer vous retirer. Je veux dire vous venez sûrement de vous marier, mais vous auriez pu choisir un endroit un peu plus… enfin, vous voyez ce que je veux dire.

 

- Nous sommes mariés depuis deux semaines. Et nous avions besoin de… comment dire… De solitude à deux.

- En voilà de bien belles manières de parler. Bien. Cher monsieur, le petit déjeuner vous sera servi demain matin à partir de 7 heures. Vous le prendrez en bas avec les autres pensionnaires. Ne vous inquiétez pas, vous êtes peu nombreux et les autres sont très gentils. Vous pourrez ensuite vaquer à vos occupations. Dîner à midi pétante, souper à 7 heures. Je sais, c’est sans doute un peu tôt pour vous, mais comprenez que cela me donne des facilités. C’est que je n’ai plus vingt ans mon bon monsieur. Et bien que j’aime mon métier, disons que le temps aura fini de m’user. Pour le règlement bien entendu, il se fera en fin de séjour et ce si vous êtes satisfaits de la prestation. Sinon, nous pourrons éventuellement en discuter. Votre chambre est la… 14. Je vous laisse monter vos bagages.

- Ma femme et moi aimerions bien avoir le journal local tous les matins. Est-ce possible ? Je suis prêt à vous payer un supplément.

- Oh… Bien. Dans ce cas, qu’il en soit ainsi. Autre chose ?

- Eh bien… Je n’ai pu m’empêcher de remarquer toutes les poupées de votre salon. C’est une bien jolie collection que vous avez là dites moi.

- C’est un héritage que j’ai reçu il y a longtemps. Je les garde car elles évoquent de bien beaux souvenirs pour moi. La jeunesse que vous êtes en train de vivre à un jour été la mienne, et j’aurais été heureuse de la revivre encore une fois.

- Je comprends. Bien, merci beaucoup madame.

- Si vous avez besoin de moi, je ne bouge pas d’ici de toute la journée.

 

Josh et Sarah montèrent les escaliers en colimaçon qui menaient à leur chambre. L’intérieur était proprêt, quoiqu’un peu commun sur les bords. Draps en dentelle, couverture en flanelle. Un tableau d’une vue sur la mer était accroché au mur, tapissé de fleurs roses d’un autre temps. Apparemment, le logement avait l’âge de sa principale propriétaire. Pourtant, à cet instant, Josh ressentit quelque chose. Un indicible sentiment d’inquiétude, comme si quelque chose n’était pas à sa place. Pourtant, la première nuit fut paisible, et il s’endormit du sommeil du juste, dans les bras de sa bien aimée.

 

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A suivre...

 

 

 




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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 21:38

 

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Ethan marchait depuis des heures maintenant. Toutes ses forces semblaient s’être épuisées durant son voyage vers l’inconnu. Tout ce qu’il avait voulu, c’était se diriger le plus loin possible du sacrifice qu’il avait du accomplir. Il ne connaissait rien des endroits qu’il traversait, aucun morceau de terre n’aurait pu lui paraître aussi étranger que celui-ci. Il savait que son acte serait certainement irréparable, et qu’il allait devoir en payer les terribles conséquences. Et c’était cela qu’il redoutait le plus : il n’était en aucun cas prêt à faire face. Alors que ses jambes continuaient de le porter mètre après mètre, il vit s’étendre sur lui et bien au delà, alors qu’il était dans une plaine tout ce qu’il y avait de plus paisible, une ombre gigantesque qui n’avait aucun propriétaire, du moins celui-ci avait quitté ces terres depuis des millénaires sans doute. Il ne sut dire comment, mais il semblait que cette étendue de ténèbres formait une barrière, totalement infranchissable pour un corps si éreinté. L’ombre sembla épuiser un peu de sa noirceur, et, dans un souffle, émettre un murmure qui fit trembler les herbes.

 

-          Encore un imprudent qui ose s’aventurer dans le Royaume Interdit. C’est ici que ton périple s’arrête, si tu ne veux pas que ce soit ta vie qui se termine de manière définitive. Passe ton chemin, et surtout fais le sans jamais revenir.

 -          Je vous en prie, je dois passer. Je suis mort de fatigue, je serais incapable de faire demi-tour sans me perdre, et je ne sais pas où aller.

 -          Dans ce cas, mon avertissement aura été, j’espère, de bonne augure. Tu dois prouver ta valeur avant de pouvoir passer. Quel est l’être dont nous devons toujours nous méfier ?

 

Ethan réfléchit un instant. Il s’était déjà posé la question. De tous les dilemmes auxquels il avait du faire face, celui-ci demeurait sans doute le plus impérial. Comme la réponse ne lui venait pas, il se risqua à donner cette que le hasard et l’intuition lui soufflaient.

 -          Nous même.


L’ombre demeura gigantesquement silencieuse pendant de longs instants qui parurent interminables. Quand, enfin, elle se décida à répondre, elle dit une chose à laquelle Ethan ne s’attendait pas.

 -          Prouves le moi. Prouves ce que tu avances et je te laisserais passer.


Alors Ethan se mit à réfléchir. Comment pouvait-il être capable de prouver à un gardien que sa réponse était la bonne ? Il devait chercher sa réponse dans le gardien lui-même. Comment se faisait-il qu’il ne reste de lui qu’une ombre ? Ou était passé le corps qui lui appartenait ? Serait-il possible qu’il se soit enfui parce qu’il avait peur de lui-même ?

 -          Vous n’êtes pas qu’une ombre. Vous apparteniez à une créature autrefois. Mais elle ne devait pas être bien forte.

 -          Comment oses-tu critiques mon maître ? Serais tu stupide en plus d’être naïf ?

 -          S’il s’est enfui devant vous, c’est que son côté sombre l’effrayait. Pourtant, vous n’êtes pas si immense.


Tandis que l’ombre se préparait à répliquer de toutes ses forces, le ciel, qui était autrefois clair, s’assombrit et la terre devint aussi noire que le charbon. C’est qu’une ombre encore plus colossale, encore plus gigantesque que tout ce que l’on avait pu imaginer venait de recouvrir entièrement la vallée. Elle formait des angles tordus et crochus, et semblait aspirer tout l’univers dans ses aspects les plus noirs.


 -          Voila le fardeau que je dois porter tous les jours. Vous n’êtes rien en comparaison.

 -          Qu’êtes vous donc ?

 -          Rien de plus qu’un étranger de passage. Un étranger capable d’affronter vos menaces et de les anéantir. Je n’ai pas peur de vous. Et je doute d’avoir peur de quelque chose un jour.

 -          Dans ce cas… Que votre Dieu ou votre âme vous protège. Derrière moi se trouve la forêt des bannis. Bien des êtres y sont entrés. Mais ils sont rares à être encore là pour le raconter. Entrez-y, et priez donc pour en revenir.

 -          Je n’ai plus rien. Par conséquent, je n’ai rien à perdre.


L’ombre se dissipa peu à peu, lui révélant le reste de ce grand chemin qu’était la terre. Et au fur et à mesure que celle-ci se dissipait, il semblait qu’Ethan retrouvait un peu de sa vigueur, de sa force d’autrefois, il y a quelques heures à peine, lorsqu’il était prêt à déplacer des montagnes entières pour s’enfuir. De ses yeux encore à moitié fermés par la fatigue, il avança doucement. Là, droit devant lui, se tenait une immense forêt qu’il n’aurait jamais pu voir si on ne la lui avait pas révélée. Elle s’étendait à perte de vue, et dès son orée, les nuages semblaient vouloir s’amasser pour la plonger dans une noirceur absolue.


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R.B

Le 30/12/2011

 

 

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 21:34

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Bien des textes forment les légendes et l’histoire de ce monde. Il en est un parmi tant d’autres qui retient parfois l’attention des courageux qui ont encore l’occasion de s’immerger dans ces vieilles pages. Ces annexes vous aideront à comprendre un peu plus les tenants et les aboutissants d’INITIUM, et de l’univers qui l’entoure, par sa profonde volonté de revenir aux origines de chaque chose pour expliquer leur présent. Voici la toute première annexe, consacrée à un chiffre, 7, nombre parfait signe de richesse et d’abondance divine, et aux péchés qui lui correspondent.

 

 

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Ou nous considérons l'existence excessive des Anciens Rois. 

 

 

Lorsque les 4 Rois de ce monde forgèrent le Conseil des Anciens

Des rites ancestraux furent créés pour conjurer le mauvais sort

S’ils devaient connaître plus tard de tragiques et cruels destins

Du moins furent-ils au tout début en paix par une série d’accords

 

Le premier Roi, vivant au Nord voulait la richesse à lui seul

Il chassa tout homme de ses terres qui ne pouvait rien lui donner

Sa cupidité maladive forma peu à peu son linceul

La terre, autrefois si fertile, en quelques jours fut désertée

 

Les paysans, bien mal aisés, cherchèrent l’Asile tout à l’Est

Et eurent ainsi l’opportunisme de garder l’argent qu’ils voulaient

Mais le Roi d’alors, bien aigri, pataugeant dans sa propre graisse

Leur prenait toute nourriture qui aurait pu les rassasier

 

Souffrant d’une forte famine, les paysans allèrent au Sud

Et s’installèrent sous les yeux d’un roi qui ne voulait rien faire

Ses sujets livrés à eux même, les crimes en ce temps furent bien rudes

Mais le séant ne bougeait pas, n’ayant que faire de cette affaire

 

Bien des enfants furent alors tués, et les hommes durent à nouveau fuir

 

Alors qu’a l’Ouest, naturellement, on murmurait déjà des choses

Que le dirigeant ne cessait de s’offrir des femmes en malice

Pour des services malaisés qu’encore aujourd’hui l’on suppose

Et qui ont du pousser les hommes à déserter ces terres de vices

 

Désespérés par les années de corruption des dirigeants,

Furieux de devoir fuir sans cesse pour trouver un nouveau chez-eux

Profondément ancrés dans une véritable envie de changement

Ils renversèrent les régimes dont ils étaient autrefois heureux

 

L’orgueil de tous aura poussé ce temps béni à disparaître

Ou chacun pouvait jouir de soi sans avoir d’éventuels rivaux

Et depuis ce jour, le folklore traduit les excès de la fête

Par l’un de ceux que l’on nomme désormais les péchés capitaux. 

 

AVENICUS, homme de foi. 

Année Soleptre

 

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25 décembre 2011 7 25 /12 /décembre /2011 17:56

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Pendant ces quelques secondes qui auraient pu paraître des heures, on observait doucement le manège des deux femmes. L’une d’un côté de la vie, l’autre de l’autre, toutes deux émerveillées par las capacités de chacune. L’on n’aurait guère pu dire exactement ce que chacune d’entre elle était en train de faire. Pour autant, on voyait bien la grâce filiforme qui semblait doucement s’en dégager. Un souffle, une respiration, et c’était des milliers de particules d’air qui s’évaporaient dans le néant d’un monde qui n’en avait nullement besoin. On mesurait les respirations qui semblaient absentes, on s’avouait des secrets par le sang affluent dans les veines. Elles n’étaient que deux, mais il y en avait des dizaines d’autres avec elles, attendant d’être délivrées. Lorsque le sommeil est trop long, le réveil est souvent trop meurtrier pour l’hôte de sa propre conscience, si bien que l’univers qui lui est acquis doit à tout pris rester le sien, et ce même s’il se rend compte qu’il en est prisonnier. Elles attendaient qu’un son ou qu’une forme émerge de ce labyrinthe, mais le seul bruit qu’elles pouvaient entendre était  celui, plus pesant encore que la plus assourdissante des cymbales, du silence.


Le territoire était immense, et les cocons s’étendaient à perte de vue. De quoi prouver que Morphée s’était délecté de bien des aventuriers au fil des siècles, et que beaucoup de personnes disparues avaient certainement finies dans ses mains de tisseuse. Pourtant, dans tout ce chaos, cette mort en surnombre, il y avait un cœur qui battait, et il fallait le trouver.  La peur pervertit parfois les sens les plus agiles, dans les esprits les plus aisément tourmentés. En l’espace d’un nouvel instant, Relinka parut ne plus être la même : la couleur de ses yeux avait changée : elle s’était dévouée à un seul sens parmi les 5 dont elle disposait : l’ouïe était désormais son alliée, comme elle l’avait été maintes fois auparavant. Derrière, Mary restait figée dans un profond mutisme. Elle attendait, admirant un tel talent, si prodigieux qu’il arrivait même à couper le souffle des défunts. Elles avancèrent, et le périmètre était déjà largement rétréci. Elle émit un appel en susurrant à une oreille inconnue. Demius entendait comme un chuchotement dans son oreille qui le gênait. Un chuchotement qui venait de l’intérieur. Pourtant, il était bien trop occupé à regarder les formes gracieuses de sa bien aimée se mouvoir sur la musique du vent, et sa robe transparente de dévoiler ses courbes bien trop féminines pour être réelles.


Il savait désormais qu’il ne serait jamais heureux dans cette contemplation, et du fait de son intelligence hors du commun, il avait mis beaucoup moins de temps que tous les autres à le comprendre. Pourtant, il restait totalement incapable de la moindre réaction, comme hypnotisé par se corps qui se mouvait telle une ombre s’étendant sous un soleil de juillet. Il décidait d’écouter cette voix, sans que sa dulcinée ne le remarque, bien trop occupée à le charmer de ses divins atouts. Il était là. Ce rythme en deux temps reconnaissable entre mille : celui d’un être vivant, d’un espoir, d’un sourire qui allait se dessiner sous peu. Infime, certes, mais bien présent, elle le savait. Et chaque pas ne cessait de l’en rapprocher. Elle se mit à courir sans crier gare, et le bruit de ses pas couvrait le minuscule battement au loin. Mais elle se dirigeait inexorablement vers son but, nul besoin de l’entendre pour l’atteindre. Tous ses sens étaient désormais en alerte, tandis que sa partenaire défunte la suivait toujours, stupéfaite et ne sachant pas quoi penser d’une telle démonstration. Plus que jamais, elle croyait cette jeune fille capable de la sauver de son triste sort, et elle n’aurait su dire pourquoi, mais elle ne cessait de se voir en elle, de plus en plus singulièrement attachées l’une à l’autre. Plus en tout cas que ce que leur en avait dit leur destin pourtant bien différent.

 

-          Demius ! Ou es- tu ? Envoie moi un signe ; hurla-t’elle au vide abyssal qui l’entourait. Mais l’homme ignora son appel, et encore une fois, elle dut s’en remettre à elle-même pour retrouver le chemin intact, à ses pieds, tel qu’elle se l’était figuré auparavant, lorsqu’elle regardait ou elle marchait et pas au ciel vers ces immenses prisons prodigieusement tissées.

 

A l’autre bout pourtant, un début de refus commença à se forger dans cet esprit autrefois rebelle. Un refus qui avait entraîné le soulèvement de milliers d’homme à travers la planète avant lui : l’envie profonde de liberté alors qu’il se sentait entravé par sa propre vie. C’est à croire que Lendra perçut ce changement dans son regard, car celle-ci redoubla de charme et devint encore plus aguicheuse qu’elle ne pouvait l’être avant cela. Elle vit dans son regard que son jeu de dupes ne dupait plus personne, même pas la principale cible. Elle se coucha doucement sur lui, tendre et sensuelle comme une amante encore passionnée, et lui murmura à l’oreille ce qu’elle pensait qu’il voulait entendre.

 

-          Je t’aime. Je t’ai toujours aimé.

 -          Non. Tu… tu es morte. Il y a longtemps.

 -          Que dis tu donc ? Je suis là, près de toi. J’ai toujours été là !

 -          J’aurais aimé. Mais on t’a arraché à moi il y a des années. J’ai choisi de te laisser t’en aller pour te savoir sauve un jour.

 -          Demius, ne dis pas des choses pareilles. Les années t’auraient-elles rendu sénile ?

 -          TU ES MORTE ! ET CE MONDE AUSSI ! ; hurla Demius qui luttait plus que tout pour croire en ses propres mots tandis que son piège se refermait lentement sur lui.


A cet instant, il sut pertinemment qu’il allait lui arriver quelque chose s’il ne réagissait pas immédiatement. Pourtant, sans qu’il n’ait jamais eu le temps de mesurer la vitesse à laquelle tout se déroula, les deux yeux en amandes de Relinka se transformèrent en 8 yeux d’un noir glaçant. Ses bras, autrefois si frèles, et sa peau si douce se transforma en 8 pattes au poil dru et sec. Son buste, et son corps tout entier devinrent une bonbonne. Quelques secondes auparavant, Demius avait devant lui la fille qu’il avait toujours rêvé d’aimer. Désormais, c’était une gigantesque araignée veuve noire qui le regardait de ses formes pleines de haine, prête à sauter sur lui et à l’empoisonner. Tandis qu’elle bondissait pour le mordre, celui-ci roula à terre et courut en dehors de la maison. Rapidement, il se retrouva dans le jardin. Un énorme bruit métallique se fit entendre, et la maison disparut en un jaillissement de flammes. Autour de lui, tout se désagrégeait à une vitesse folle, et Demius ne savait guère où aller pour éviter ce chaos. Il avait les pieds désormais mouvants sur une terre désolée et flamboyante, ou régnait un chaos indescriptible. Et en face de lui, se dirigeant lentement vers sa proie, cette gigantesque créature qui avait tenté de mettre fin à ses jours en lui comptant ceux ou il avait été heureux.


Des morceaux de terre étaient en suspension dans l’air, tout tournait autour d’eux, et il régnait une chaleur indescriptible, qui plongeait Demius dans la confusion la plus totale. Alors qu’il crut que son calvaire ne pouvait être accru, il aperçut d’autres créatures, l’esprit apparemment absent, les yeux noirs et une expression de rancœur et de colère sur le visage.

 

-          Voyez mes chérissssssss, susurra Morphée. Cet hérétique ne veut pas nous rejoindre, pour faire partie de notre belle famille !

 -          Rejoins nous, rejoins nous, murmuraient les autres en un pétrifiant souffle rauque et putride.

 -          Je t’ai donné une chancccce. Nous aurions pu être heureux ensssembles. Mais tu as choisi le mauvais chemin. Tu as choisi celui du présent, alors que je te proposais ton glorieux passsé. Que te fallait-il de plusssss ?

 -          Le monde, changeant. L’odeur de la pluie, la chaleur d’un vent venu du Sud. Les journées qui se suivent et ne se ressemble pas, et l’ennui qui a un goût de liberté. Mes proches sont ici, avec moi, et ils le resteront à tout jamais. Pas besoin d’une vulgaire sorcière pour les ramener à mon souvenir.

 -          Comme bon te ssssemble. Mais tu vas mourir.


C’est dans ces moments là, ceux ou l’envie de vivre et de respirer est plus forte que jamais, que l’on se sent capable d’accomplir des prouesses que l’on n’aurait jamais pu soupçonner. Demius était pétrifié de terreur, et son souffle était lent. Mais lorsqu’il se mit à courir alors que son univers tout entier s’écroulait autour de lui dans les flammes du mensonge, tout s’accéléra. Les battements de son cœur n’avaient jamais été aussi rapides. C’est comme cela que Relinka les perçut. Elle entendit un chant de tambours dans sa tête, et sut que ce n’était pas son imagination mais un indice de l’autre monde. Elle vit son cocon s’agiter. C’était lui, elle en était désormais certaine. Tandis que de ses doigts agiles, elle s’affairait à découper la toile, elle vit, au fur et à mesure, une lumière qui semblait prête à jaillir. C’est alors que Demius, désormais découvert, se jeta sur Relinka et lui hurla de courir aussi vite que possible. Mais celle-ci ne bougeait pas, comme stupéfaite par cette déclaration d’outre-tombe. Tout changea autour d’eux, et ce fut à nouveau le chaos. Le brouillard se transforma en tempête, et les murs en gigantesques toiles d’araignées. Morphée apparut à sa suite, accompagnée de tous ceux qu’elle avait empoisonné, qui sortirent de leur cocon et revinrent soudain à la vie.

 

-          Ne fuis pas, Demius. Elle est diabolique, ancestrale. Mais pas invincible. Elle s’est jouée de toi. Elle t’a pris tout ce qui t’étais le plus cher et s’est amusée avec tes sentiments.


Demius sentit une effroyable colère monter en lui, celle qui le rendait capable de déplacer des montages. Les cieux parurent s’assombrir soudain, alors qu’il n’y avait jamais eu de ciel auparavant. Le vent se leva aussi brusquement, et souffla en tempête. Les poings serrés, Demius dévisageait ses ennemis en leur faisant face, tandis qu’ils avançaient. La colère et la rage se transmettent comme une maladie. Du moins lui était capable d’accomplir une telle prouesse. Il n’avait pas utilisé ce pouvoir depuis qu’on lui avait arraché sa bien-aimée. Les esclaves de Morphée furent soudain pris d’une violente envie meurtrière. Le sol se couvrit de leur sang tandis qu’ils s’entre dévoraient entre eux, et que Demius regardait ce spectacle avec un dévastateur sentiment de délectation dans l’agonie. Ce spectacle effroyable de morceaux de chairs amovibles qui se battaient au prix du sang et de la sueur semblait valoir toutes les guerres du monde. La rage affluait dans leur cerveau, et chacun voulait la peau des autres. Cela parut effrayer Morphée, le fait que tant de cruauté soit possible dans les bras d’un homme si âgé et désabusé. Dans ses yeux, il y avait toute la puissance d’un espoir grandissant, qui en voulait à la vie plus qu’a tout autre chose. Ses yeux se révulsaient tandis que les combats devenaient toujours plus violents, et que les cris se mêlaient au sang en abondance. Relinka  assistait au spectacle, totalement impuissante, et fascinée par tant de maîtrise et de noirceur. Lorsque des dizaines de corps décharnés furent à terre, baignant dans leur propre crime, agonisant tel de vulgaires déchets, Demius desserra ses poings et fut calme à nouveau.  La jeune fille ne s’était pas aperçue que Mary avait repris sa beauté originelle, et que son affreuse forme vengeresse avait alors disparue. Elle s’avança, pure et aussi douce qu’innocente, vers Morphée qui fut soudain fascinée par tant de candeur.

 -          Laisse-les partir, ils ne valent rien. Ils ne t’apporteront pas ce que tu cherche, oh déesse du sommeil éternel. Prends-moi à leur place.  

 -          Et qu’est ce qui m’assure que je pourrais disposer de toi à ma guise ?

 -          Cela fait des années que j’attends de m’endormir, de m’apaiser enfin et d’entendre mon souffle se calmer lorsque je sombre dans les limbes. Cela fait des années que je veux revivre tous ces souvenirs qui m’ont tant obsédé.

 -          Qui est tu donc, jeune première ?

 -          Sans doute celle qui ne se lassera jamais de votre puissance.

 -          Ecoutez là. Nous ne sommes pas là pour vous, nous ne vous voulons aucun mal. Vous pourrez reconstruire votre univers autour du sien si vous le désirez tant. Elle n’opposera aucune résistance. De plus, nous ne comptons pas détruire ce que vous vous évertuez à forger depuis tant de siècles.


Mary s’avança vers Morphée, avec cette lueur de malice dans les yeux qui valaient tous les mots et tous les discours. Demius et Relinka l’avaient déjà perçu, et ils avaient bien évidemment compris la farouche manœuvre qu’elle tentait alors d’opérer.

 -          Bien. Viens avec moi jeune fille, nous allons voir ce que tu peux me donner.


Les deux déesses partirent à la file, et disparurent dans les ténèbres qui s’étaient maintenant insinués, petit à petit, comme de l’eau à travers une porte à peine entrouverte. Demius et Relinka se regardèrent, et jugèrent qu’il était désormais temps de partir. Mary jouait certainement sa dernière carte, celle qu’elle avait attendu de tous les courageux qui s’étaient risqué dans cet univers et qui n’en était jamais ressortis vivants. La salle des cocons était désormais de l’histoire ancienne. En face d’eux se trouvait un chemin, un chemin qu’ils avaient peur de prendre, car ils ignoraient ce qu’ils allaient trouver au bout. Mais ils décidaient bien courageusement de l’affronter ensemble, deux étrangers indéfectiblement liés. Ils étaient faible physiquement, mais leur force allait bien au-delà, chacun d’eux en était conscient.


Du temps s’écoula dans ce monde. Quelques secondes qui parurent des heures. Lorsque l’illusion fut complète, Mary put enfin revivre cet instant qu’elle avait attendu depuis si longtemps. Morphée, bien trop naïvement cruelle et ne refusant jamais un instant d’infime agonie, ne se douta de rien. Le chemin de terre était plongé dans la pénombre, et la lumière de la lune reflétait sur leur peau blanche. Elle lui tenait la main. Lorsqu’il tenta de se rapprocher, elle le repoussa une première fois. Mais il insista encore, et encore. Sous la contrainte, il la coucha violemment à terre, dans la champ tout proche, et ce fut tel qu’elle l’avait toujours imaginé. Lorsqu’il tenta de la pénétrer, l’ange de la mort repris sa forme cauchemardesque. Morphée, qui restait spectatrice, ne put rien faire tellement ce fut rapide. Elle vit les doigts de sa victime devenir crochus, ses yeux sortir de leurs orbites et se gorger de sang. Sa bouche éclater en une gerbe rouge, tel du venin d’araignée éclatant à la face d’un insecte. Le temps n’avait plus aucune incidence. Il ne restait plus que la vengeance. Elle planta ses longs doigts dans les yeux de l’homme qui lui avait fait tant de mal. Celui-ci hurla de douleur. Mais ce ne fut rien comparé à l’instant d’après, ou lentement, savourant chaque seconde, elle le dévora.

 

-          Penses tu que Mary puisse parvenir à ses fins ?

 -          Quand un apôtre de la mort retrouve sa vie, même si c’est une illusion, le cours des choses s’inverse et le réel s’immisce dans l’imaginaire. Elle a attendu ce moment depuis des siècles. Notre venue était providentielle. Comme si… comme si tout était déjà préparé d’avance.

 -          Nous ne savons pas ce qui nous attend.

-          Certainement une épreuve de plus.


Tandis qu’ils regardaient droit devant eux, l’univers de la reine du songe se désagrégeait petit à petit, et le rêve qu’elle avait elle-même chéri pendant tant d’années se transformait en cendres, tandis qu’on l’entendait agoniser et mourir lentement. Elle explosa en une nuée flamboyante : enfin, le charme était accompli et la délivrance était complète.

Depuis, on souhaite aux enfants de faire de beaux rêves et les nuits sont douces. Sauf certaines, ou la réminiscence de l’existence de Morphée se matérialise dans ce monde. Ce sont ces nuits ou vous vous réveillez en sueur, et ou vous bénissez on ne sait quel dieu d’être tranquillement dans votre lit. Ce sont celles ou vous entendez ces cris d’horreur, ou vous voyez vos peurs les plus secrètes se matérialiser. Les nuits ou le sommeil se transforme en cauchemars sont celles ou Morphée agonise encore, et revient hanter son univers tel un fantôme de fumée brunâtre, éternellement prisonnière de son propre traquenard.

Depuis, briser un miroir ne peut vous apporter rien d’autre que 7 ans de malheurs, sauf lorsque vous brisez celui de votre propre conception de l'univers, ce mystère que nulle puissance n'arrivera jamais à percer. 

 

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R.B

Le 25/12/2011

 

 

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 16:57

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De retour avec la suite de la rubrique du zoom région : les traditions, messes, représentations de Noël dans chaque région de France. Aujourd'hui, consacrons nous donc à une région très riches en traditions, je veux bien entendu parler de l'Alsace. Cette région présente un bon nombres d'aspects typiques, largement répandus aujourd'hui dans le reste du pays. Petit tour d'horizon. 

 

Saint Nicolas

 

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Ce personnage fêté en Alsace et en Lorraine, reste un véritable mythe pour tous les enfants : ils devaient mettre des bottes devant leur porte pour que Saint Nicolas, à l'origine patron des écoliers, vienne leur apporter le 6 Décembre friandises, pain d'épice et clémentines.


Un jour, un paysan demanda à ses enfants d’aller dans les champs pour glaner les épis de blé laissés par les moissonneurs. Les heures passèrent et la nuit les surprit. Ils comprirent très vite qu’ils s’étaient perdus, mais ils continuèrent à marcher...
Soudain, l’un d’entre eux aperçut une lueur dans le lointain. Ils se dirigèrent dans cette direction et arrivèrent devant une maison isolée dans la campagne. Ils frappèrent à la porte et un homme de forte corpulence leur ouvrit.
- "Pourriez-vous nous loger ? demandèrent les enfants."
- "Entrez, entrez, petits enfants, répondit l’homme, je suis boucher et je vais vous donner à souper."
A peine étaient-ils entrés que le boucher les tua, les découpa en petits morceaux et les mit dans son saloir.

Sept ans plus tard, Saint Nicolas passa devant cette maison et demanda à souper.
- "Voulez-vous un morceau de jambon ?", dit le boucher.
- "Je n’en veux pas, il n’est pas bon !"
- "Peut-être une tranche de veau ?"
- "Tu te moques de moi, il n’est pas beau ! Du petit salé, je veux avoir, qui est depuis sept ans dans ton saloir !"
Entendant cela, le boucher s’enfuit en courant.

Le grand saint, alla s'assoir sur le bord du saloir, il leva trois doigts et les enfants se levèrent tous les trois.

En Alsace, saint Nicolas passe le 6 décembre pour récompenser les enfants méritants de friandises et de cadeaux, il est aidé par son âne et il est accompagné par le Hanstrapp (Hans Trapp ou Rupelz) qui est chargé de punir ceux qui n'ont pas été sages. Le Hans Trapp les menace de les emmener dans son sac s'ils ne promettent pas d'être plus sage.
De nombreuses villes alsaciennes organisent des « Marchés de la Saint-Nicolas » au début du mois de décembre. Le marché de Noël de Strasbourg fut longtemps appelé ainsi.


Ceci n'est évidemment que l'une des nombreuses légendes répandues à son sujet. 

Il est différent du gros bonhomme en habit rouge, même si les deux traditions restent liées. Depuis des années, la lettre au Père Noël se fait de moins en moins. Pourtant, elle était autrefois une tradition très fortement ancrée dans les moeurs collectifs. 


 

Le Sapin de Noël

 

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La plus ancienne mention d'un arbre de Noël à ce jour, dans le monde entier, nous vient de Sélestat. C'est celle d'une inscription datant de 1851, qui fait état  d'une dépense de 4 shillings pour la rémunération des gardes chargés de surveiller les meyen (en alémanique ancien, le mot meyen désigne assez clairement un arbre festif que l'on décore en signe de dévotion à l'éternel renouveau de la nature) de la forêt municipale.

A l'époque, le livre de comptes est issu des archives de la ville de Sélestat. Ils revendiquent ainsi le mérite d'avoir initié l'une des traditions les plus célèbres de Noël à travers tous les foyers du monde, symbole d'amour, de paix et d'espoir : le sapin décoré. Le sapin de Noël est donc avant tout la christianisation d'unecoûtume d'origine païenne. Les Romains, lors du solstice d'hiver et ce jusqu'au 1er Janvier, décoraient chaque maisons de branches vertes en l'honneur de leur Dieu nommé alors Janus.

L'époque médiévale et le christianisme aidant, on cherche à récupérer cette coutûme : on dresse des sapins entiers, notamment sur les parvis des églises. Ils sont décorés de pommes et d'hosties, et constituent le décors de jeux appelés "Mystères". 

Ils apparaissent ensuite dans les salles des corporations, dans les salles municipales, et se répandent ensuite dans chaque foyer. Aujourd'hui, le sapin de Noël est comme chacun sait un symbole très fort et on le retrouve dans chaque ville, chaque maison, aussi bien chez les européens que chez les américains, mais aussi dans bien d'autres nations. Intéressant donc de savoir que cette tradition est plus ou moins née en région Alsace ! 

 

 

Les Marchés de Noël 


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C'est peut être LA tradition la plus emblématique de la région après le sapin : ils apparaissent en même temps que le début de l'Avent. Crèches vivantes, légendes de Noël : au départ, les marchés n'étaient répandus que dans les grandes villes : ils se sont ensuite exportés dans les villages et autres patelins, pour y insuffler un peu de la magie des fêtes de fin d'année. Jouets en bois, pain d'épice, bretzels, vin chaud : autant de choses que vous aurez à découvrir tout au long des allées à parcourir. 

 

 

La Couronne de l'Avent

 

 

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Elle symbolise la période précédent Noël et débute le dimanche le plus proche de la Saint André. Elle est ornée de quatre bougies qui sont l’emblème de l’attente de la naissance du Christ ; symbole d’espérance et de lumièreTraditionnellement on allume une nouvelle bougie chaque semaine de l'avant, ainsi elles sont toutes allumées la semaine précédant Noël. Vous découvrirez des couronnes en tout genre, le plus souvent agrémentées de branches de sapins, de bâtons de cannelle, de rondelles de citron ou d’orange, sans oublié l’ange qui nous protège.

 

Voilà, j'espères que cet petit tour vous a plu, même si j'ai du sélectionner des choses et en passer certaines à la trappe, tellement la région est riche en traditions. Terminons donc par les paroles d'un chant de Noël typique de la région, ainsi qu'une formation de Chorale de Noël Alsacienne. La prochaine fois, nous nous intéresserons aux traditions de Noël en Normandie ! 

 

Chaussé de neige et coiffé d'une étoile
Voici Noël qui ouvre son bal
Et chaque enfant du pays Alsacien
L'accueille en chantant plein d'entrain

Prends ma main, 
Vieux Père Noël et viens
Nous t'attendons dans nos chalet
Prends ma main, 
Vieux Père Noël et viens
Sous le sapin aux jouets

Près de la crèche il y a du bon feu
Pour réchauffer ton coeur généreux
Sous les bougies aux couleur d'arc-en-ciel
Tu seras heureux Père Noël

Tu partageras la bûche au chocolat
Et tu boiras bien un bon verre de vin
Puis tu conteras ton voyage ici-bas
Avant de remonter sur les toits

Prends ma main
Vieux Père Noël et viens
Je te promets de fermer les yeux
Et devant la cheminée demain
Tout deviendra merveilleux
Mais n'oublie pas tous les gosses qui ont froid
Dans leur maison porte un peu de joie
Aimant leur cœur sous le bleu de ton ciel
Pour qu'il soit heureux Père Noël 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 22:56

http://images1.fanpop.com/images/photos/1700000/Spider-Woman-fantasy-wallpapers-1730185-800-600.jpg

 

 

Le prix d’une vie est aussi indéterminable à son aube qu’a son crépuscule. Pourtant, une vie semblait s’être écoulée depuis le dernier soleil, des dizaines mêmes. Le pain et le vin avaient le goût de l’éternité. Demius se sentait de plus en plus faible, et quelque chose en lui le rongeait comme de la rouille sur un morceau de métal souillé. Il vivait cette vie depuis ce qui lui semblait avoir été des siècles, prenant son existence comme un éternel recommencement. Il revivait les éternels mêmes chants de noël, lorsqu’une chorale d’enfants qui ne grandiraient jamais venait sonner à sa porte, et chantaient, couverts de neige, le même cantique. Son présent, son passé et son futur étaient étroitement mêlés et ressemblaient à une ritournelle qui se répète éternellement, comme si vous reviviez la même vie plusieurs vies de suite. Il se délectait d’avoir ce pouvoir.


Pourtant, en lui, jour après jour, grandissait le sentiment amer de la déception, de ne pas avoir choisi le bon chemin même si c’était bel et bien celui qu’il s’était tracé. Les étés avaient tous la même chaleur, les cailloux rebondissaient de la même manière sur l’eau d’un lac qui ne s’asséchait jamais. Les feuilles et la pluie tombaient dans le même sens, et personne ne vieillissait. Personne pour venir troubler cette étrange quiétude, dont certains rêvent simplement parce qu’ils ne l’ont pas connue. Lendra avait toujours cette envoûtante lueur incandescente dans les yeux, qui augurait de lendemains pleins de promesses. Il ne cessait jamais de louer un quelconque seigneur pour lui avoir permis de la serrer à nouveau dans ses bras, et de la présenter à sa famille, qu’elle n’avait jamais eu la chance de connaître. Ils s’aimaient enfin, et c’était peut être la seule chose ici bas qui lui permettait de supporter la monotonie d’un temps qui ne passe jamais, qui reste toujours le même. Il commençait même à se demander si tout cela valait le prix d’une vie, et cela ne cessait jamais de le tourmenter les soirs ou le feu paraissait moins vifs, et ou la lumière du matin s’éteignait petit à petit, une fois que ses yeux l’avaient découverte. Pourtant, cette éternité de complétude ne dura qu’un instant.


Au véritable cadran, de l’autre côté de l’imaginaire et du fantasmagorique monde crée de toutes pièces, il était Minuit et huit minutes. Malgré ses tentatives répétées pour ramener Demius à la raison, Relinka ne parvenait guère à le réveiller de son songe nostalgique, puissante barrière de la mémoire contre le dérisoire du quotidien. Elle avait l’impression que les secondes étaient une succession d’éternité. Pour les deux, le temps s’allongeait, mais un seul d’entre eux s’en rendait réellement compte. Les consignes étaient les consignes, mais ne lui avait-on pas dit que respecter les règles la laisseraient moins haute dans la hiérarchie que si elle les enfreignait ? La vie de Demius représentait plus de valeur que l’attente, et elle décidait qu’il fallait agir avant que le jour ne chasse les ténèbres, au sommet de leur gloire. Une année passerait, et il n’y aurait pas d’autre occasion avant celle-ci pour sortir cet esprit des limbes de l’ignorance et de l’agonie mélancolique. Si les plus grands choix s’étaient fait dans une logique de réflexion en amont, du moins ceux que les gens retenaient avaient toujours été de l’ordre de l’impulsif.


Elle devinait la perfidie du détracteur de ce destin auquel elle tenait tant : il constituait une chance infime, et une part non négligeable de pouvoir. Emprisonné dans une parfaite harmonie des sens, il était prisonnier de son corps et de ses exploits, comme le fut en son temps le valeureux Ulysse dans les bras divins de Calypso. Il ne tarderait pas à regretter ce choix, et à se désoler de ne plus pouvoir le changer. Parfois, il suffit d’un pas pour que tout bascule. Ce jour là, ce fut le sien : tandis qu’elle s’engageait dans le monde de l’inextinguible, elle fut stupéfaite de ne pas y voir ce qu’elle attendait. Rien n’était véritablement à sa place. Les arbres de l’allée en face d’elle semblaient tordus par les années et une souffrance cachée. Au loin, rien que de la brume. Le royaume de Morphée était bien emmitouflé dans cette opaque fumée, ne laissant entrer aucun étranger susceptible de l’importuner dans son amusante tâche.


Elle s’avança telle une jeune première invitée au bal par un prince séduisant. Ce désir tremblait à travers son corps. Mary réussit à le percevoir, mais elle se fourvoyait : ce qu’elle prenait pour un amour transi était en fait une terreur plus effroyable encore que toutes celles qu’elle avait ressenties jusqu'à présent. Cherchant un point de repère, tournant la tête telle une nymphe perdue, elle continuait d’errer dans cet océan d’âmes invisibles, ses pieds flottant dans le songe d’un sombre matin de printemps. Mary vint alors à sa rencontre, elle vit son expression passer instantanément de l’inquiétude au soulagement.

 

-          Ton ami est dans une bien fâcheuse posture. Il est encore sans grandes séquelles du pouvoir de Morphée, mais pas pour longtemps. Bientôt, son esprit va sombrer dans ses limbes et elle va s’en délecter jusqu'à la dernière exquise goutte d’agonie. Elle fait toujours ça avec tous les imprudents qui s’aventurent dans son royaume. 

 -          Je dois le sortir de là, il n’était pas prévu qu’il reste si longtemps emprisonné. J’aurais du avoir un signal.

 -          Il est prisonnier la ou l’on ne peut entendre et voir que ce que l’on a toujours rêvé de revivre. Prisonnier dans un songe éternel. Elle vous offre votre vie, mais prends ce qu’il en reste en échange. Tel est le lourd tribut de la déesse du sommeil de l’âme.

 -          Si tu m’aides à traverser ce brouillard, alors je pense avoir trouvé un moyen de te sortir de ta prison de colère, afin que tu accomplisses ta vengeance une bonne foi.

 -          Mensonges ! Tu essayes encore de me duper, comme d’autres avant toi. Tu profiteras de moi puis tu seras fière de te débarrasser, encore une fois.

 -          Ma requête est sincère, et ma foi est sans faille. Comment pourrais-je te prouver mon honnêteté afin que tu me fasses confiance pour de bon ?

 -          Comment s’appelait-il ?


Le silence est parfois plus sensé que tous les maux du monde. Ces quelques secondes là furent comme une révélation. Elle voyait dans cet enfant plus de courage, de force et de pouvoir qu’elle n’en aurait sans doute jamais. Son regard paraissait plus flamboyant qu’un feu de décembre, lorsque le froid laminant de la neige tape au dehors, au carreau de votre peau et qu’un frisson vous parcourt l’échine alors que la chaleur s’installe en vous tel un hôte que vous vous efforcez d’accueillir pour ne pas y mourir. Le corps frêle et pourtant si fort, qui avait traversé tant de déroutes, d’émotions et de supplices que sa peau paraissait vieillie tout en étant celle d’une enfant.


Relinka ne s’aperçut de rien, sinon d’une sensation inhabituelle de chute vers un abîme de cruauté et d’excellence. Elle le revit tel qu’il était à cet époque : resplendissant, le sourire plus charmeur que jamais dans la chaleur du crépuscule. Elle revit son regard plein de désirs et d’envies inassouvis, et ne put s’expliquer comment cet homme aurait pu alors céder à des pulsions si violentes qu’il irait jusqu'à tuer une femme pour qu’elle ne mette pas au monde la progéniture qu’il avait délibérément crée en cette nuit fatidique. Elle revit l’espoir et l’envie dans les yeux de Mary, cette envie qui s’était éteinte, laissant place aux yeux noirs du néant et de la haine. Elle ne put s’empêcher d’avoir un frisson lorsqu’elle les vit, de dos, avançant vers le bas de la colline, dans un splendide soleil couchant. Bras dessus bras dessous, ils semblaient ne faire qu’un, et s’accommoder l’un l’autres des tenues affriolantes qu’ils s’étaient efforcés de porter pour être à leur avantage. Et ces lampions. Suspendus au ciel tels des lumières surnaturelles, en suspension dans l’air par on ne savait quelle magie. Elle retranscrivait les visages, les émotions, les rires et les danses d’une nuit de bal follement affriolantes, emplie de fanfreluches et de considérations matérielles.  La jeunesse qui transpirait de bonheurs, les lèvres qui se touchaient, haletantes dans l’effort. Lorsque sa vision disparut, elle ne sut pourquoi, mais elle avait trouvé la réponse à sa question.

 

-          Il s’appelait John. John Etthys. Il était beau, dans son veston marron. Ses longs cheveux bruns et son sourire malicieux. Je me serais laissé prendre aussi, Mary. J’ai besoin de savoir si tu es avec moi ou non.


Mary demeura un instant dans le silence, et sans mesurer ce qui allait la pousser à s’en délier, elle réussit à émettre quelques mots.

 

-          Nous sommes pareilles, au fond. Même si nous vivons à une époque, et dans un univers différent, nous croyons tellement en quelque chose que nous serions prêts à tout donner pour le réaliser. Nos croyances divergent, certes, mais elles sont avant tout un moteur. J’accepte de te suivre, jeune fille.

 -          Mon nom est Relinka. Et je ne suis pas jeune.


On dit que lorsque deux mêmes entités se rencontrent, leur solidité s’annule. L’esprit fantomatique et sanglant de Mary s’avança, et la brume du chemin, qui le rendait invisible quelques secondes auparavant, se dissipa pour leur révéler le passage. Ils entrèrent alors dans un endroit qu’ils ne soupçonnaient guère, même dans le plus fertiles des imaginaires, cette rencontre aurait pu ne jamais avoir eu lieu. Des coques. Des dizaines et des dizaines de cocons, qui semblaient enfermer des êtres autrefois humain dans un fil collant et aussi fin que de la soie. Ils étaient dans l’antre de la folie. Les cocons étaient suspendus au plafond ou couchés à terre. Le sol semblait mouvant sous les pieds de Relinka, qui ne cessait d’emplir son esprit de terreur. La créature qui avait fait cela devait être gigantesque. Cela ressemblait bien au garde-manger d’une araignée colossale.

 

-          Voici le Royaume de Morphée. Elle n’est pas comme les hommes l’imaginent. Elle ne veut pas leur bien. Tout ce qu’elle désire, c’est se nourrir des esprits et des âmes des fous qui osent s’aventurer dans leur propre contemplation.

-          Comment va-t-on retrouver Demius dans tous ces corps ? Même mes capacités ne sont pas assez puissantes pour affronter ces cocons. Ou est donc la créature qui a tissé ces toiles ?

 -          Elle doit être encore en train de s’amuser en prenant l’apparence de la personne la plus chère au cœur de votre ami.

 

Sans même en discuter une seule seconde, Relinka sut que le fantôme avait parfaitement raison. Et c’est alors qu’une simple idée lui traversa l’esprit. Une idée susceptible de tout changer. Un cœur s’entends battre, surtout lorsqu’il bat pour quelqu’un.

 

RB

/Le 17/12/2011

/http://www.loewe33.wg.am/liebes_bilder/fantasy031.jpg

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 15:18

 

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En raison d'une absence de connexion internet qui me paralyse chaque jour un peu plus, je ne serais certainement pas en mesure d'honorer tous mes contrats en ce qui concerne Noël cette année. Pourtant, sachez que je fais mon maximum pour pouvoir poster le plus souvent possible, et que ceci est loin d'être le dernier article. 

Mais ce Noël sera certainement le dernier passé par ici : bientôt, ce blog fermera doucement ces portes, comme le magnifique chapitre d'un livre qu'on referme. Car ce livre aura constitué une formidable expérience. Partager coups de coeur, de gueule, de grisou, de poing, ou simplement des calembourds en tout genres et toutes ces jolies choses avec vous, être témoin de vos réactions, de vos compliments jour après jour aura constitué pour moi un plaisir que l'on ne pourrait quantifier avec des mots. Sans vous, ce blog n'existerait sans doute plus. 

Alors je tenais avant tout à dire merci aux 10 000 nomades qui se sont arrêtés pour quelques instants dans ces pages afin de s'y réfugier, y retrouver quelque chose à quoi l'on pourrait s'identifier, ou simplement rire un bon coup.  Mais rassurez vous, ceci n'a rien d'un adieu ! Très prochainement, je me lance dans un projet de construction d'un site internet. Plus d'indépendance, d'ergonomie, de facilité de navigation et surtout toujours plus de contenu que je m'efforcerais de donner. Ce n'est encore qu'un projet mais il est en bonne voie. 

Je referais évidemment un point dans quelques temps, pour remercier toutes les personnes qui m'ont suivies tout au long de ces deux années. 

Voila pour la petite pensée du jour, en espérant vous retrouver ici pour le prochain article qui arrivera très bientôt. 

 

R.B 

Le 14/12/2011

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:15

Souvenez vous, cette histoire avait inauguré les articles de Noël sur le Blog. Aujourd'hui, en voici la suite. Tandis que le mystère s'épaissit, des enjeux se révèlent soudain, comme une évidence. 

 

http://www.sajidine.com/image/tempete-desert2.jpg

 

Loin, très loin de là. Aussi loin que porte le regard et au-delà de tous les regards du monde. Là ou aucun œil ne converge, dans le silence accablant de la chaleur maladive, dans l’aridité et la volupté d’un grain de sable ou se confond tout un univers. Là ou la prison est une ombre, et ou la liberté est entourée des barreaux de l’incertitude. Deux sacs. Ils étaient chargés de vivres et de trésors de valeurs. Mais il ne reste plus grand-chose désormais, le but final du voyage de retour approche, et avec lui les lumières d’une ville qui attends, chaque nuit plus étoilée que la précédente, le retour de ses prêcheurs de dirhams. 


Ces sacs semblent léger, mais ils sont portés par des bras et des jambes si fatiguées de leur voyage que leur poids est décuplé, et plus le regard se dirige au-delà de l’invisible, plus le désert semble s’allonger et murmurer d’une seule voix un chaleureux requiem de ses bras de sable et de sang. Fouad ne sait pas depuis combien d’heures il marche dans ce néant d’abondance. Ce qu’il sait seulement, c’est qu’il faut redoubler la vitesse pour ne pas y laisser la peau.


Il le savait, les tempêtes étaient plus meurtrières que le plus sanglant des hommes, et la prudence allait être de mise. C’est que son jeune frère Eli, qui le suivait derrière,  commençait à voir sa patience atteindre ses limites. Du haut de ses 10 ans, il ne voyait plus la fin des dunes qui s’amoncelaient tel le tissu fuyant d’un désert avide de souffles ardents.  Ils avaient voyagé à travers tout l’orient pour livrer la cargaison que leur avait donné leur oncle au jeune Amir, qui avait plus que jamais besoin de ressources pour mener une guerre dont il savait pertinemment qu’elle était vouée à l’échec. C’était ainsi dans tout l’orient. Mais les deux frères allaient pouvoir toucher leur part du gâteau puisqu’ils avaient honoré leur marché. Le voyage avait été long et éprouvant, mais il sentait que la fin était désormais proche.


Elle allait venir aussi rapidement qu’un aigle fondant sur sa proie lorsque la fin le tiraillait. La gourde n’allait pas tarder à être à moitié vide, et il faudrait alors quasiment courir contre le temps et l’espace pour espérer se sortir de ce mauvais pas. Mais à 21 ans, Fouad s’était cru capable de supporter un tel fardeau, et sa fierté avait pris le dessus sur la réalité. Il allait faire face à cette épreuve car il était fort. Il allait prouver qu’il était capable de s’occuper de son jeune frère, et d’en faire un véritable homme, exactement de la même manière que son père lui avait appris, du temps de sa nouvelle jeunesse.


Mais lorsque la nature est à l’état brut, elle est la seule à décider de sa propre loi et du destin de chacun. Dans ces endroits si extrêmes ou se côtoient les animaux et les écosystèmes les plus étranges, on se demande comment certains arrivent à survivre. Ils la virent arriver d’un seul coup, aussi rapide qu’un éclair dans la lande détrempée. Mais elle n’annonçait que le sec, et le vide du trop-plein qui ne pouvait que s’intensifier. Elle commença à souffler, et dans le brouillard sablonneux, on pouvait distinguer sa longue face rouge et diaboliquement retorse qui se mouvait dans le silence d’un souffle brûlant. Leurs oreilles n’entendaient plus rien, leurs yeux ne voyaient plus qu’à quelques mètres à peine, et le contact poignardant du sable sur leur peau leur faisait atrocement mal.


En quelques secondes seulement, on leur balaya un morceau du désert dans la figure, et le jeune Fouad prit son petit frère pour l’emmitoufler dans sa longue robe.  La tempête faisait désormais rage, et semblait ne pas vouloir s’arrêter. Ils n’avaient plus la notion des secondes, des minutes ou même des jours qui passaient. Ailleurs, pourtant, comme partout dans le monde, les gens affrontaient un autre type de tempête, dans la cohue des rayons des supermarchés. Nous étions bien un 24 décembre, à l’autre bout du monde. Et personne ne savait s’ils allaient en sortir vivant, parce que personne n’avait même conscience de leur existence. 

 

A Suivre... 

 

R.B, Le 14/12/2011

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 17:03

http://annuairemairie.eu/media_image_html_swf/images/_consultation-portail/PACA1.png

 

Les fêtes de fin d'année ont leur points communs, mais elles ont aussi leur particularité dans chaque région du monde (nous y reviendrons dans une analyse un peu plus large) mais aussi dans chaque région de France ! Les marchés de Noël et les traditions ancrées se retrouvent donc dans cette rubrique spéciale sobrement intitulée le Zoom Région. Aujourd'hui, concentrons nous donc sur une région en particulier : la provence, emplie de traditions et de particularités. 

 

Le gros souper

 

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Permettant de patienter jusqu'a la messe de minuit, cette tradtion est ancrée dans la région provencale. Un repas maigre, sans viande (la veille de la grande fête), constitué principalement de légumes et de fruits servis en abondance. La table devait être disposée de manière particulière : recouverte de 3 nappes et éclairée par 3 chandeliers symbolisant la trinité. En fin de repas et au départ des invités on ne débarasse pas mais on remplit l'assiette du pauvr (au cas ou un indigent viendrait sonner à la porte et demande quelque chose à manger, on se devait alors de lui céder une chaise et une assiette vide). On remonte les 4 coins des trois nappes pour que les défunts puissent faire partie du festin. 

 

 

La pastorale et les santons


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Il est intéressant de savoir que les premiers santons sont apparus au XVIIIème siècle chez un petit artisan de provence. Ils représentent les habitants d'un village provencal se rendant à la crèche : marchands de poissons, docteur, boulanger, berger, joueur de pétanque, ect. L'argile de Marseille ou d'aubagne, de couleur rouge, est le matériau utilisé pour leur fabrication. Deès mi Novembre en provence on observe le phénomène de "foires aux santons" qui fleurissent aux quatres coins de la région, et plusieurs musées leurs sont logiquement dédiés. Les pastorales, quand à elles, étaient à l'origines des saynètes jouées lors des messes à l'approche de la fête (l'arrivée de Joseph, celle de Marie ainsi que celle des Rois Mages en constituaient les 3 tableaux). Petit à petit elles ont pris de l'ampleur au miyen d'auteurs qui ont écrit des comédies musicales à leur gloire dont le fameux Antoine Maurel en 1844. Chaque année, de nombreux spectacles s'inspirant de ces pastorales sont montés et joués en lange provencale. 

 

 

Les 13 desserts de Noël

 

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C'est sans aucun doute la tradition provencale la plus populaire. Elle est ancienne puisqu'elle date du XVIIème siècle en ce qui concerne les desserts, la détermination du nombre treize étant quand à elle plus récente (Marseille fin XIXème). On les retrouve jusqu'en Catalogne et dans l'ensemble de l'Occitanie. 13 desserts pour les treize convives de la Cene (Jésus et ses 12 apôtres). Les treize desserts de Noël  comportent des pâtisseries et des fruits. Certains portent des noms originaux : les mendiants, la pompe à l'huile (qui est une fougasse)...Il y a des fruits frais, des dattes, des figues, des raisins secs, des noix, des amendes, des nougats, des calissons, des fruits confits, la fougasse à la fleur d’oranger ... Plusieurs de ces desserts ont une signification symbolique. Les listes de ces treize desserts de Noël divergent d'une ville à l'autre, mais des associations ont déposé en 1998 une liste "Officielle". Certains confiseurs vendent désormais des coffrets cadeaux "Les treize desserts de Noël" pour ceux qui n'ont pas la patience de faire leur marché.  Ils sont servis en même temps sur la table dans de petites corbeilles et doivent tous être dégustés avant et après le retour de la messe, après quoi ils restent sur la table pendant une durée de 3 jours. De quoi donner l'eau à la bouche même aux moins gourmands ! 

 

A noter que chaque année, de magnifiques marchés de Noël consacrés aux treize desserts et plus généralement à un ensemble de décorations sont organisés dans toute la région. Terminons donc ce petit tour de Provence par quelques photos de ces évènements, et de l'annonce du prochain zoom région : l'Alsace ! 

 

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R.B 

LE 9/12/2011

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 13:15

Puisqu'un petit peu de fantaisie ne fait pas de mal en cette période, continuons donc notre compte de noël et découvrons ou tout cela va nous mener...

 

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Pour un homme à la recherche d’argent, les petites annonces sont une religion : l’ancien, le nouveau et le futur testament mélangés, avec autant d’espoirs multipliés par 3. Mon projet initial, avant d’être inscrit dans un total manque d’ambition, était celui de gagner de l’argent pour pouvoir profiter pleinement du Noël de mes 40 ans. Cela devait marquer une sorte de tournant, et me prouver à moi-même que j’étais encore capable de croire en tout ce que cette fête représentait même si autour de moi tout le monde en paraissait exaspéré. Je trouvais affolant de voir à quel point les gens croyaient de moins en moins en la magie, et qu’une fascination morbide s’était inscrite dans le désenchantement permanent de la moindre petite once de fantaisie. On voulait nous faire rêver au cinéma ? Après tout, ce n’était qu’un film. On voulait nous donner une bonne occasion d’amuser nos enfants en leur offrant des cloches et des chocolats en avril ? Après tout, c’était la galère rien que pour aller se fournir dans les supermarchés, et puis les enfants ne naissent pas dans les choux. Non, on explique toute l’histoire du spermatozoïde et de l’ovule à son gosse de 5 ans, pour qu’à 12 ans il y ait dans les faits divers d’heureux papas qui ne savent même pas ce que le mot « responsabilité » veut dire.


J’étais une véritable fouine à cette époque. Je cherchais et votais pour tout ce qui me tombait sous la main, pourtant personne ne pouvait me qualifier d’opportuniste. Simplement un adepte de l’illusion abusive : celle de croire que tout va s’arranger, comme ça, un matin, au détour de quelques pages imprimées sur du papier recyclé. Dans le même temps, je m’attardais dans les rues de la ville et regardais souvent les vitrines rutilantes et scintillantes de mille feux. Ces yeux d’enfants qui s’imaginaient qu’en entrant dans un magasin de jouets, le monde leur appartenait : celui qu’ils auraient le pouvoir de façonner eux-mêmes, par le pouvoir tout puissant de leur imaginaire. Je ne pouvais m’empêcher de regarder le ciel bouger, espérant un nuage neigeux, une chute brusque de température ou le passage d’un traineau volant non identifié dans le périmètre de mon champ de vision.


J’apercevais quelque fois des lumières, mais  elles n’étaient ponctuées que par les néons des tabacs et des pharmacies. Ironie du sort, les deux magasins se trouvaient en face : vous passiez la moitié de votre vie à acheter des cigarettes, le reste à vous en soigner avec des patches. Et comme vous voyiez que ça ne marchait pas, vous alliez essayer quelque chose de plus radical. On cherche tous un patch contre le cancer de la morosité ambiante. Je pense qu’avec ces lumières de Noël, cette musique, cette formidable magie, je l’avais partiellement trouvée. Et cet espèce de bonhomme rouge et blanc, bien rembourré dans sa veste en laine du Pôle Nord, j’essayais désespérément de faire croire en son existence à mes enfants, qui étaient déjà rentrés dans une logique de « cette année, tu m’achètes ça et ça ». Je me désolais de voir que leur centre d’intérêt était en fait celui de millions d’autres enfants pourris gâtés de la génération « perdue » à travers le monde entier. Alors j’abdiquais, je me couchais devant cette autorité douce. Mais devant la porte de mon esprit, un chœur chantait encore, et plus la période approchait, plus il chantait fort. Une mélodie douce et joyeuse, qui se rappelle à vous lorsque vous avez besoin de chaleur.


C’est ainsi qu’un matin de novembre parmi tant d’autres, je suis tombé sur une annonce particulièrement singulière, dans un petit journal de province. Elle était écrite en tout petit, dans le fond de la 4ème colonne, exactement comme si elle voulait se cacher des yeux les plus avides et ne capter que la pureté de certains autres. J’en riais, avant de commencer à prendre cela au sérieux. La note, d’à peine quelques lignes, paraissait pourtant surréaliste, et quelque peu détournée. On aurait fait une blague de cet acabit, elle serait passée. Je la relisais plusieurs fois avant de mesurer quel impact elle aurait si elle était vérifiée.


«  Amoureux du Père Noël, vous êtes invités à visiter son usine de fabrication de jouets ! Découvrez la magie des préparatifs, vivez la découverte exclusive d’un univers gardé secret depuis des décennies. Pour que les enfants croient en la magie, nous avons décidé de nous ouvrir au monde. Mais seulement 5 personnes auront le droit de fouler du pied cet immense domaine. Envoyez votre profil à cette adresse, et vous serez peut être l’un des chanceux tirés au sort ! »


J’ignorais en cet instant si je me situais dans la réalité ou la fiction maladive. Ce que je savais en tout cas, à en mettre ma main à couper, c’était que je devais participer. J’envoyais mon descriptif, une sorte de CV par tirage au sort le jour même. Pour autant, dans la réalité des choses, je ne m’attendais pas à une réponse positive ou même à une réponse tout court. Non, bien que tout ceci m’amusait et que je trouvais l’idée originale, je m’attendais à recevoir des dizaines de publicités avec des offres spéciales. Mais l’espoir est traitre : il intervient comme l’eau à travers une fente : il s’infiltre, et inonde tout. Nous étions un mardi 1er décembre lorsque l’on sonna à ma porte à 8 heures du matin. Jamais je n’oublierais ce jour. 

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